Abdelkader Bensalah devrait partir avec Bouteflika

Au vu des manifestations d’hier, l’application de l’article 102 de la Constitution en vue de lancer la procédure d’empêchement du président de la république ne semble pas suffisante pour sortir le pays de la crise politique qu’il traverse. Les citoyens réclament le départ de toutes les personnalités compromises avec le régime Bouteflika. Des manifestants ont crié des slogans clairs dans ce sens : « ni Saïd ni Bensalah ! ». L’allusion à l’éventuel remplacement du président Bouteflika par l’actuel président du Conseil de la nation pour une durée de 45 jours, en attendant l’organisation d’une élection présidentielle comme le stipule la Constitution, est claire.

Même si le clan présidentiel semble s’accrocher encore au pouvoir avec le soutien de la France, il est clair que le rapport des forces à l’intérieur est en train de basculer en faveur de l’institution militaire. Même si elle a été la cible d’attaques en provenance des partis de la mouvance berbériste, cette institution continue malgré tout de bénéficier du respect de la majorité des Algériens. La balle est donc dans son camp. Elle est appelée à corriger sa copie et à mettre tout son poids dans la balance pour pousser vers une sortie de crise à la hauteur des attentes populaires.

Pour cela, de nombreux observateurs estiment que la démission du président actuel du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, un homme très lié au clan Bouteflika, serait la bienvenue dans les circonstances actuelles en vue de rassurer les citoyens sur la suite des évènements. C’est ce qu’a proposé hier un ancien membre du Conseil constitutionnel, Amer Rekhila, qui a adressé une lettre ouverte à Abdelkader Bensalah pour lui demander de présenter sa démission pour des raisons à la fois morales et politiques. En effet, il n’est pas normal qu’un homme que Bouteflika a amené avec lui dans ses bagages reste au moment où ce dernier est sur le départ. Bien entendu, A. Bensalah n’est pas la seule personnalité appelée à partir pour permettre le lancement d’une véritable transition démocratique. Toutes les personnalités politiques qui se sont compromises avec le régime devraient faire de même semblent dire les manifestants.

S. Nasri