Abderrazak Mokri envoie un signal d’apaisement au gouvernement

Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, a estimé mardi à Alger que les mesures prévues dans le projet de loi de finances 2017, soumis actuellement pour examen au Parlement, « sont sans incidence » sur la relance de la croissance économique. Les mesures prévues dans le projet de loi de finances 2017 « ne serviront pas à faire sortir l’économie nationale de la situation difficile qu’elle traverse, les prévisions sur la croissance et l’inflation étant peu réalistes ». « Si en temps d’aisance financière et de fortes dépenses publiques nous n’avons réalisé qu’un taux de 3,9 % de croissance et 4% d’inflation, qu’en sera-t-il en cette période de crise marquée par le chômage et la réduction des dépenses publiques », a déclaré M. Mokri lors d’une conférence de presse.

M. Mokri a ajouté que les députés de son parti proposeront l’introduction d’un nouvel article portant la réduction des salaires des députés, « en signe de solidarité avec le citoyen qui ne devrait pas assumer à lui seul les retombées de la crise ». M. Mokri s’est étonné que le gouvernement n’ait pas pris en considération « les mises en garde » émises par son parti depuis trois ans, concernant le mode de gestion adopté et la propagation de la corruption, alors qu’il était encore temps pour agir.

Pour sa part, le responsable du MSP a insisté sur la nécessité de parvenir « à une trêve politique » entre tous les partis et forces politiques et sociales, en vue de permettre au gouvernement de faire face à la crise économique. Tous les partis de l’opposition « n’ont pas appelé au départ du régime politique en place, mais à oeuvrer de concert avec lui à garantir une transition avec la participation du régime actuel ». Pour rappel, le MSP fait partie de la coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) aux côtés d’autres partis d’opposition. La CNLTD était connue pour ses positions intransigeantes face au pouvoir mais visiblement elle est en train de se raviser puisque la plupart des partis membres de la coordination semblent se diriger vers une participation aux prochaines élections législatives prévues au printemps 2017.