Accord de cessez-le-feu russo-américain dans le sud-ouest de la Syrie

Un cessez-le-feu initié par un accord américano-russe est entré en vigueur dimanche dans trois provinces dans le Sud-ouest de la Syrie en conflit, une nouvelle tentative de la communauté internationale de parvenir à un arrêt des combats après plus de six années de violences. Cet accord de « désescalade » a été conclu vendredi par la Russie, les Etats-Unis et la Jordanie. Il vise à faire cesser les affrontements entre troupes gouvernementales et groupes rebelles dans la province de Deraa frontalière de la Jordanie et celle de Kouneitra.

Les trois pays ont souligné que l’accord tentait de « créer un environnement favorable à l’élaboration d’une solution politique au conflit en Syrie, en s’appuyant sur les négociations de Genève et la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, et à garantir l’unité et la souveraineté de la Syrie ». « La situation est globalement calme sur les fronts dans les provinces de Deraa, Qouneitra et Soueida », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH). Dans un premier temps, « la sécurité autour de cette zone sera assurée par des forces et moyens de la police militaire russe en coordination avec les Jordaniens et les Américains », a expliqué Sergueï Lavrov.

Le conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump a indiqué samedi que le cessez-le-feu dans le sud de la Syrie était une « priorité » pour les Etats-Unis et « un pas important » pour la paix. Les trois autres zones de désescalade se trouvent dans la région d’Idleb (Nord-ouest), la province de Homs (centre) et l’enclave rebelle de la Ghouta orientale (banlieue est de Damas). Moscou estimait que cette « zone de désescalade » dans le sud du pays ne pouvait être mise en place qu’avec l’accord des Etats-Unis et de la Jordanie, pays frontalier de la Syrie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Segueï Lavrov, a indiqué de son côté que l’accord incluait « la garantie d’un accès humanitaire et la mise en place de contacts entre l’opposition dans la région et un centre de contrôle qui sera établi dans la capitale jordanienne ». Pour rappel, le conflit en Syrie, déclenché en 2011, a fait plus de 320.000 morts en six ans, selon des estimations.