Affrontements entre étudiants berbéristes et forces de l’ordre à Bouira

Les manifestations provoquées en Kabylie par la rumeur sur le soi-disant coup d’arrêt donné à l’enseignement de Tamazight ont dégénéré lundi à Bouira quand des étudiants de l’université Mohand  Akli Oulhadj ont tenté de quitter l’enceinte universitaire pour se diriger vers le centre ville. Les officiers de police présents sur les lieux ont essayé de raisonner les manifestants en leur disant qu’une pareille manifestation avait besoin d’une autorisation du wali mais les étudiants protestataires ne voulaient rien entendre et ont essayé de forcer le cordon sécuritaire de la police. Des affrontements regrettables ont suivi, faisant plusieurs blessés des deux côtés.

Des témoins présents sur le lieu de la manifestation ont assuré que des militants séparatistes du MAK se seraient infiltrés parmi les manifestants malgré l’opposition de certains étudiants et qu’ils seraient responsables de l’escalade qui a fait dégénérer la manifestation. Le lendemain, mardi, les étudiants de l’université de Bouira ont réussi à avoir l’autorisation de manifester en ville et ont ou se diriger vers le siège de la wilaya sans incidents et sous la vigilante surveillance des forces de l’ordre. Mais malheureusement, au retour des étudiants à l’université, des affrontements violents ont éclaté entre étudiants appartenant à des organisations différentes. Le Conseil d’administration a décidé, mercredi,de fermer provisoirement les portes de l’université et a lancé un appel à la retenue et à la sagesse à tous les étudiants. Les observateurs estiment qu’il s’agit là d’une escalade inquiétante qui pourrait mettre à mal la coexistence pacifique entre étudiants arabophones et étudiants kabylophones au sein de cette université avec le risque que les violences s’étendent à toute la wilaya.

Pour rappel, les manifestations d’étudiants et de lycéens en Kabylie pour la généralisation de Tamazight, qui ont connu une petite extension à Batna, limitée à quelques dizaines de militants berbéristes, ont été très mal ressenties par de nombreux jeunes Algériens qui l’ont fait savoir de manière très virulente sur les réseaux sociaux. En effet, ces manifestations ont lieu en Kabylie à un moment où dans les autres régions du pays, les Algériens sont occupés à manifester leur colère contre la décision américaine de reconnaître El Qods comme capitale de l’Etat d’Israël. C’est un secret de polichinelle que le mouvement berbériste bénéficie depuis sa création de la sympathie, voire du soutien, des milieux néocolonialistes et sionistes hostiles à l’Algérie et à la nation arabe et musulmane. Pour les observateurs, le fait que les étudiants berbéristes aient choisi ce moment précis pour manifester leur particularisme ne relève sans doute pas du hasard mais à voir comment les Algériens réagissent à ce mouvement, le risque est grand de voir la Kabylie s’isoler encore plus par rapport au reste du pays, affaiblissant la cohésion nationale dont l’Algérie a fortement besoin pour préserver la paix civile et la stabilité.