Ahmed Ouyahia prend la défense de Chakib Khelil

C’est une véritable bombe que le secrétaire général par intérim du RND et directeur de cabinet à la présidence de la république a lancé dans une déclaration à la chaîne de télévision Ennahar TV. Alors que  Chakib Khelil continue de défraye la chronique au lendemain de sa visite à la zaouïa de cheikh Sidi Ben Merzouk de Djelfa, Ahmed Ouyahia n’a pas hésité à prendre publiquement la défense de l’ancien ministre de l’énergie. A. Ouyahia est allé plus loin quand il a déclaré que le mandat d’arrêt et la conférence de presse de l’ancien procureur général Belkacem Zeghmati ont été effectués sur ordre. A. Ouyahia n’a pas nommé la partie qui aurait donné cet ordre mais tout le monde aura compris qu’il s’agit de l’ancien patron du DRS.

Ahmed Ouyahia a pris la parole pour disculper l’ancien ministre des accusations qui l’avaient visé dans le dossier Sonatrach en disant notamment que la Justice n’avait aucune preuve à faire valoir contre l’ancien ministre de l’énergie. Il a également ajouté que la Justice italienne de son côté n’a jamais convoqué Chakib Khelil dans le dossier de l’affaire des pots-de-vin dans laquelle plusieurs responsables de Sonatrach ont été cités, ce qui constitue, selon lui, une preuve supplémentaire de l’innocence de l’ancien ministre algérien. Même s’il a qualifié d’ « homme d’Etat de grande envergure », Ahmed Ouyahia a refusé cependant de parler du retour de Chakib Khelil dans le gouvernement en arguant que la question relevait des prérogatives du président de la république.

Ahmed Ouyahia a profité de cette déclaration pour revenir sur les affaires judiciaires qui ont détruit dans le passé la carrière de nombreux cadres. Pour se dédouaner de sa responsabilité dans ce dossier, A. Ouyahia a rappelé que lui-même n’a pas échappé à ce genre de rumeurs malveillantes et a appelé à ce que ce genre d’affaires reste dans le cadre du droit et de la loi. Il a déclaré que la loi adoptée l’année dernière en vue de dépénaliser l’acte de gestion et suivant laquelle aucune poursuite ne peut être engagée contre un cadre en dehors de la procédure fixée par la loi constitue une protection supplémentaire pour les cadres algériens contre les poursuites injustes et la diffamation. Pour rappel, la presse a plus d’une fois mis en cause Ahmed Ouyahia quand il était premier ministre pour avoir déclenché des poursuites judiciaires contre des cadres, poursuites qui se sont avérées, par la suite, dans de nombreux cas, injustifiées.