Attentats contre l’ambassade de France et le G5 Sahel à Ouagadougou

Plusieurs attaques simultanées ont visé l’ambassade de France, l’institut français ainsi que le siège de l’état-major des armées dans la capitale burkinabé Ouagadougou. L’attaque contre le siège de l’état-major de l’armée visait sans doute la réunion du G5 Sahel qui se tenait en ce moment dans ce bâtiment. C’est une voiture piégée qui a été la cause de l’explosion qui a visé vendredi l’état-major général des armées à Ouagadougou. Cet attentat visait « peut-être » une réunion du G5 Sahel, a déclaré vendredi soir le ministre burkinabè de la Sécurité Clément Sawadogo. Le ministre burkinabé a fait état d’un bilan de huit membres des forces de l’ordre tués sur les deux sites visés, l’état-major et l’ambassade de France, et plus de 80 blessés. Les forces de l’ordre disent avoir éliminé 4 assaillants près de l’ambassade de France et 2 autres près du siège de l’état-major où se tenait la réunion du G5 Sahel. Les forces du Burkina Faso n’ont pas agi seules mais avec les forces spéciales françaises qui ont pu se déployer rapidement grâce à leurs hélicoptères stationnés non loin de la capitale burkinabé.

Pour rappel, le Burkina Faso est depuis 2015 la cible d’attaques djihadistes qui ont déjà frappé sa capitale, sans jamais toutefois atteindre un tel niveau d’organisation avec deux groupes d’hommes armés opérant simultanément dans deux endroits du centre-ville de Ouagadougou et utilisant un véhicule piégé avant de lancer l’assaut à l’état-major. C’est la troisième fois en deux ans que la capitale du Burkina est la cible d’attaques visant des cibles fréquentées par les Occidentaux. Dix-neuf personnes avaient été tuées dans un café le 13 août 2017, dans un attentat non revendiqué. Et le 15 janvier 2016, 30 personnes, dont six Canadiens et cinq Européens, avaient été tuées lors d’une attaque revendiquée par le groupe djihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)

Le Burkina Faso fait partie de la coalition de cinq pays sahéliens (avec le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Tchad) qui ont lancé une force militaire commune, le G5-Sahel, pour combattre les groupes terroristes qui sévissent dans la région. Cette force sera composée à terme de 5.000 hommes et devra être pleinement opérationnelle à la fin du mois de mars. Pour les observateurs, des attaques de ce genre étaient prévisibles dès lors que l’interventionnisme français dans la région sous prétexte de lutte antiterroriste risque d’alimenter les tensions locales et l’hostilité à la présence française.