Bedoui et Lamamra peinent à former le gouvernement

Une semaine après la désignation de Nourredine Bedoui comme premier ministre, il n’y a toujours pas de gouvernement. MM. Bedoui et Lamamra peinent visiblement à former ce nouveau gouvernement. La nouvelle équipe gouvernementale comporterait, précise une source officielle, « des compétences nationales avec ou sans affiliation politique et reflétant de manière significative les caractéristiques démographiques de la société algérienne ». Une séance de travail, tenue par MM. Bedoui et Lamamra, a porté notamment sur la structure du prochain gouvernement. Les consultations en cours s’étendront aux représentants de la société civile et aux formations et personnalités politiques qui en exprimaient le souhait en vue d’aboutir à la mise en place d’un « gouvernement de large ouverture ».

M. Bedoui a ajouté que le gouvernement, une fois nommé, commencera sans délai la préparation de la conférence nationale inclusive, dont l’organisation a été annoncée par le président de la République, précisant que ses modalités seront définies en tenant compte des avis et des propositions de tous afin d’établir les « priorités ». M. Bedoui a précisé que le travail de la prochaine équipe gouvernementale consistera « à mettre tous les moyens pour permettre le bon fonctionnement des différents services et institutions du pays ». A une question sur la dissolution du Parlement, le vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, a exclu cette éventualité, assurant que « toutes les institutions constitutionnelles continueront à travailler jusqu’à l’élection du futur président de la République, partant du principe de la permanence de l’Etat ».

Les observateurs s’interrogent sur les difficultés rencontrées par le premier ministre et le vice-premier ministre à former un nouveau gouvernement une semaine après leur désignation. Certaines sources officieuses vont jusqu’à parler d’une cacophonie au sommet du pouvoir. Chaque clan cherche à tirer la couverture à soi. Des divergences seraient apparues entre le premier ministre et le vice-premier ministre quant à la manière de gérer cette phase de transition. Mais le plus important pour les observateurs reste la détermination du mouvement populaire à continuer sa pression jusqu’au retrait pur et simple des figures compromises avec le pouvoir et la convocation d’une Conférence nationale vraiment représentative de toutes les sensibilités populaires.

Mustapha Senhadji