Benflis estime que la révision constitutionnelle ne changera rien

Ali Benflis n’a pas attendu la validation de l’avant-projet de révision constitutionnelle par le président Bouteflika pour donner son point de vue sur ce sujet. Un point de vue carré qui n’accepte aucune nuance. Dans une réunion avec les militants et sympathisants de son parti samedi dernier à Annaba, Benflis a épinglé le fait que la révision constitutionnelle est annoncée au moment où « pointe à l’horizon la déstabilisation politique, économique et sociale du pays.». Benflis ne comprend par tout le bruit fait autour de ce projet : « Ou bien cette révision constitutionnelle était vitale pour le pays et cela exigeait de la célérité et de la diligence pour la mener à bien ; ou bien elle n’avait rien d’urgent comme semble l’indiquer le délai de cinq ans qui s’est écoulé sans qu’elle voit le jour et cela rend la volonté actuelle de la faire passer en force incompréhensible. »

Ali Benflis avance une autre hypothèse pour expliquer l’insistance du pouvoir à vouloir présenter son projet de révision constitutionnelle en ce comment précis. Pour lui, cette volonté est « le produit de la panique que les révolutions arabes ont créée au sein du régime politique en place. Elle ne s’inscrivait nullement dans un dessein démocratique sincère mais n’avait pour seul but que de prémunir ce régime contre l’effet contagieux de ces révolutions arabes.»

Pour Benflis, la révision constitutionnelle n’est qu’un leurre par lequel le régime actuel cherche à se perpétuer. Cette conclusion, Benflis la tire d’une analyse qui peut paraître très sévère surtout de la part d’une personnalité qui n’a pas hésité à servir durant de longues années ce système tant décrié aujourd’hui : « Un système politique comme tous les systèmes totalitaires qui se soucie peu de sa légitimité, de sa représentativité ou de sa crédibilité, car il est convaincu que l’intimidation, la menace, le chantage et la peur sont des instruments qui suffisent et qu’il maîtrise »