Bouteflika évoque les raisons qui l’ont poussé à révoquer Tebboune

Dans son message lu en son nom par le ministre des Moudjahidines à l’occasion de la Journée nationale du Moudjahid, le président Abdelaziz Bouteflika a insisté sur l’importance de l’ « unité des rangs », du « consensus » et de l’entente entre le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux (patronat, syndicat) pour faire face aux défis posés par la chute des recettes pétrolières. Pour le président Bouteflika, la poursuite de l’oeuvre de développement économique et social et la préservation de la souveraineté nationale nécessitent la mobilisation de toutes les forces vives du pays.

Dans son message, le président Bouteflika a rappelé que sa démarche politique a de tout temps été inspirée par la recherche du « consensus », depuis la « concorde civile » jusqu’à la « réconciliation nationale ». Les différends qui ont marqué la scène politique nationale à l’occasion du bras de fer entre l’ancien premier ministre, Abdelmadjid tebboune d’un côté et les dirigeants du FCE et de l’UGTA, MM. Ali Haddad et Abdelmadjid Sidi-Saïd de l’autre sont implicitement visés. La méthode de gouvernement de Abdelmadjid Tebboune qui a attaqué de front les « hommes d’affaires » qui ont bénéficié de crédits et de parcelles du foncier industriel sans véritable contrepartie productive ne semble pas du goût du président Bouteflika. Ce dernier préfère manifestement le dialogue et la concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux dans la discrétion, loin des caméras et des polémiques publiques.

C’est la première fois que le président Bouteflika évoque, même implicitement, une des raisons qui l’aurait poussé à révoquer son ancien homme de confiance, Abdelmadjid Tebboune. Pour les observateurs, cette raison ne saurait à elle seule expliquer la révocation de Abdelmadjid Tebboune. Le président de la république aurait pu tout simplement le recadrer et lui donner des instructions en vue de réaliser son programme de réformes dans le cadre du dialogue et de la concertation avec les partenaires économiques et sociaux sans chercher nécessairement à tout prix la confrontation. C’est d’ailleurs ce que Abdelmadjid Tebboune avait compris quand il a rencontré les responsables du FCE et de l’UGTA pour préparer la tripartite du 23 septembre à Ghardaïa.