Cessez-le-feu en Syrie sous l’égide de la Russie et de la Turquie

Un cessez-le-feu global en Syrie entre gouvernement et l’opposition armée est entré en vigueur jeudi à minuit, en vertu d’un accord conclu sous l’égide de la Russie et de la Turquie qualifié d' »évolution positive » qui pourrait marquer un tournant après plus de cinq ans de conflit. Le cessez-le-feu qui intervient une semaine après la reprise totale de la ville septentrionale d’Alep par les forces syriennes, était globalement respecté vendredi par le gouvernement et rebelles. « Une heure avant le début du cessez-le-feu, les fronts étaient calmes, à l’exception de quelques roquettes visant la ville d’Alep (nord) et deux roquettes qui sont tombées sur la banlieue de Damas », a indiqué Rami Abdel Rahman, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Cet accord, qui n’implique pas ceux que les parties désignent comme « terroristes » comme le groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (Daech/EI), avait été annoncé par le président Vladimir Poutine et confirmé par l’armée syrienne et l’opposition.

« Trois documents ont été signés : un premier entre le gouvernement et l’opposition armée sur un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien », et le deuxième sur des mesures visant à contrôler le respect de la trêve, avait indiqué jeudi M. Poutine, précisant que « le troisième est  L’annonce de cet accord a été saluée par les Etats-Unis, le qualifiant d' »une « évolution positive » et exprimant le souhait que cette trêve soit « respectée par toutes les parties » au conflit. « Les informations relatives à un cessez-le-feu » dans la guerre en Syrie « représentent une évolution positive (…). Tout effort pour arrêter la violence, épargner des vies et créer les conditions pour une reprise de négociations politiques constructives est le bienvenu », a réagi le porte-parole de la diplomatie américaine Mark Toner. Un processus piloté pas les Syriens entre le gouvernement et l’opposition est « crucial pour la mise sur pied d’un règlement durable du conflit », a martelé M.Toner, soulignant le « soutien total » de Washington à la reprise de pourparlers politiques entre Syriens à Genève sous l’égide de l’ONU.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié  l’accord d' »opportunité historique » à ne « pas gâcher » pour mettre fin au conflit qui ravage ce pays depuis près de six ans. « Il faut à tout prix ne pas rater cette opportunité (…) C’est une opportunité historique », a déclaré le président turc lors d’une conférence de presse à Ankara retransmise à la télévision, insistant qu' »il ne faut pas gâcher » cette opportunité. « En tant que pays garants (de l’accord), la Turquie et la Russie vont surveiller le processus », a déclaré M. Erdogan jeudi soir. « Nous commençons avec les Turcs et les Iraniens à préparer la rencontre d’Astana », avait ainsi indiqué le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. MM. Poutine et Assad avaient estimé lors d’un entretien téléphonique que le lancement de ces négociations « serait un pas important vers le règlement définitif de la crise », selon le Kremlin. La réunion d’Astana précèdera des négociations inter-syriennes qui doivent être organisées par l’ONU le 8 février à G enève. Astana n’est pas « une alternative à Genève », mais une « étape complémentaire »selon le ministre turc des affaires étrangères.