Chakib Khelil propose une politique économique alternative

L’ancien ministre de l’énergie, Chakib Khelil, s’est prononcé récemment sur la politique économique du gouvernement Ouyahia et notamment sur l’option du financement non conventionnel auquel le gouvernement a eu recours pour se prémunir officiellement de l’endettement extérieur. Pour Chakib Khelil, le recours à la planche à billets va obligatoirement engendrer un phénomène inflationniste qui risque d’influer négativement sur l’investissement et sur le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes. Chakib Khelil n’a pas hésité à qualifier le financement non conventionnel d’« impôt sur les pauvres ». L’ancien ministre de l’énergie a réitéré ses réserves au sujet de la loi 51/49 qui constitue selon lui un frein à l’investissement étranger en Algérie. Auparavant, Chakib Khelil avait proposé le changement de la monnaie nationale pour pouvoir absorber les liquidités actuellement en dehors du circuit bancaire. Les interventions publiques de l’ancien ministre de l’énergie ne laissent personne indifférent et continuent de susciter l’hostilité du microcosme algérois. On se souvient que Chakib Khelil a du démissionner du gouvernement en mai 2010 suite à une campagne médiatique diligentée à l’époque par un clan bien installé au sein de l’ex-DRS qui voyait d’un mauvais œil la montée d’un brillant ministre auquel on attribuait des entrées au sein de l’Administration américaine.

Selon les observateurs, Chakib Khelil avait toutes les qualités pour être nommé premier ministre et il avait projeté plusieurs réformes dans le secteur énergétique qui étaient centrées sur la promotion des compétences nationales, la diversifications des sources énergétiques et le déménagement des principaux instituts des hydrocarbures et des mines vers le sud du pays, réformes qui dérangeaient les lobbies rentiers et régionalistes qui ont fait main basse sur la Sonatrach. Ces tentatives de réforme ajoutées à ses compétences, ses relations extérieures et sa parfaite maîtrise de plusieurs langues étrangères en plus de la langue nationale, en faisaient un ennemi à abattre dans les cercles franco-berbéristes qui squattaient les structures de l’Etat et de l’ex-DRS. Ces derniers n’ont eu aucun mal à orchestrer une campagne de désinformation en vue de le discréditer, une campagne dans laquelle les médias du microcosme algérois et la trotskyste Louisa Hanoune (connue pour ses sympathies berbéristes et sa proximité avec des généraux de l’ex-DRS) se sont partagées les sales rôles. Depuis son retour en Algérie et malgré sa disculpation publique par plusieurs personnalités nationales après que plusieurs instances judiciaires internationales (Italie, USA) l’aient blanchi de toutes les accusations dont il a été victime dans les médias algériens, Chakib Khelil continue de subir l’ostracisme de ses censeurs qui roulent pour la France et qui n’hésitent pas à le présenter de manière grossière comme étant un « agent américain » parce que tout simplement il a le courage d’appeler à se libérer de la dépendance exclusive à l’égard de l’ancienne puissance coloniale qui continue de traiter l’Algérie comme un simple comptoir commercial.

Récemment, certaines sources ont même fait état d’un probable retour de Chakib Khelil au gouvernement dans le cadre du dernier remaniement ministériel du gouvernement Ouyahia, retour qui aurait été contrarié par certains décideurs dont Ouyahia lui-même qui aurait déconseillé la nomination de Chakib Khelil à un poste stratégique sous prétexte que cela aurait choqué l’opinion publique. Même s’il n’a aucune fonction officielle pour le moment, Chakib Khelil continue d’inspirer les craintes du lobby français et de ses divers relais en Algérie. Dans sa dernière livraison, le quotidien Echorouk note : « De l’avis de certains observateurs, Chakib Khelil serait un éventuel candidat d’un des appareils du pouvoir sur qui il pourrait potentiellement compter, en l’occurrence lors de la prochaine élection présidentielle. Ce qui rend aussi plausible cette lecture, c’est que Chakib Khelil était presque dans toutes les langues pour occuper un poste de responsabilité, dont celui du directeur de cabinet de la présidence de la République, vacant depuis août dernier, soit après la nomination de Ouyahia à la tête du Premier ministère »