Des centaines de manifestants contre l’austérité à Bejaïa

Après les manifestations qui ont eu lieu dans les wilayas de Batna et de Sétif ainsi qu’à Tigzirt, c’est au tour de Bejaïa de connaître une manifestation contre les mesures d’austérité et ce, à l’appel du SNAPAP et de plusieurs associations de la société civile. La manifestation qui a eu lieu hier a démarré de la maison de la culture pour se diriger vers la place de la liberté d’expression Saïd Mekbel. Les organisateurs de la manifestation tenaient à dénoncer le fait que le gouvernement cherche à faire payer aux travailleurs les conséquences de la crise pétrolière et de sa mauvaise gestion. Parmi les manifestants, les travailleurs de la commune de Bejaïa et des communes avoisinantes organisés sous la bannière du SNAPAP étaient présents en force.

Un responsable du SNAPAP présent à la manifestation, Nassim Belkhdar, a tenu à rappeler que les mesures d’austérité contenues dans la loi des finances 2016 ont un caractère sélectif puisqu’au moment où elles accroissent la pression sur les épaules des travailleurs, elles n’empêchent pas certains groupes nantis de continuer à profiter de l’argent public. Dans un communiqué, les travailleurs communaux affiliés au SNAPAP ont appelé à multiplier les mouvements de protestation pacifiques contre l’austérité et la mal-gouvernance sur tout le territoire national. Pour rappel, la manifestation s’est déroulée sans incident.

Selon les observateurs, ce genre de manifestations à caractère social contre les mesures d’austérité contenues dans la loi des finances 2016 étaient prévisibles. Reste à savoir quelle est la marge de manoeuvre du gouvernement face à ces manifestations quand on sait que le prix du baril de pétrole vient de baisser au-dessous du seuil alarmant des 30 dollars. Les observateurs s’interrogent par ailleurs sur l’impact négatif que pourrait avoir sur ce genre de manifestations sociales la présence de forces politiques qui tentent d’imposer leurs intérêts étroits sans se soucier vraiment de la situation des travailleurs. La présence de certains syndicats autonomes et de certaines associations connus pour leur opposition viscérale à tout ce qui émane du gouvernement risque, selon les observateurs, de sur-politiser le mouvement de protestation sociale et de le dévier de ses revendications initiales légitimes.