Des chercheurs libyens critiquent les bombardements américains

Des chercheurs libyens cités par le quotidien Echorouk ont critiqué les frappes aériennes américaines contre l’Etat islamique à Syrte. De l’avis de l’académicien libyen Abdelaziz Aghnia, « le territoire occupé par Daech à Syrte ne dépasse pas les 3 kilomètres carrés et que les frappes que mène l’aviation américaine ont pour but essentiel de répandre le chaos en Libye et de transmettre un message aux pays voisins et à tous ceux qui veulent venir en aide aux Libyens que les grandes puissances sont présentes en Libye avec leur arsenal de guerre ». Le chercheur libyen ajoute que « l’intervention américaine et occidentale profite à certaines forces libyennes (sous-entendu les forces du général Khalifa Haftar) au détriment d’autres. »

Pour l’analyste libyen, la guerre à Syrte pourrait durer longtemps si aucun accord politique n’est conclu à Tripoli, affirmant que le groupe terroriste pourrait recourir à des attentats kamikazes à Tripoli et dans les pays voisins surtout que bon nombre de ses combattants ont quitté Syrte avant que les avions américains ne bombardent son fief. L’analyste libyen laisse ainsi entendre que l’intervention américaine n’a pas réellement pour objectif de réduire les groupes de l’Etat islamique (EI) mais aurait d’autres motivations stratégiques.

De son côté, l’expert Ahmed Mizab a indiqué que « Daech » aurait  planifié depuis mai dernier d’envoyer ses combattants vers la frontière tuniso-algérienne et à l’ouest de la Libye, alors que les autorités algériennes ont pris des mesures susceptibles de sécuriser les frontières et de faire face aux éventuels pires scénarii. Quant à l’intervention américaine à Syrte, le chercheur libyen a estimé que « la bataille n’était pas décisive étant donné de nombreux combattants ont fui la ville et qu’il n’en reste que quelques uns pour défendre la capitale de Daech en Libye, tandis que d’autres sont déployés dans d’autres régions, dont Misrata, Sabratha en attendant des renforts du mouvement « Boko Haram » pour progresser vers d’autres villes du pays. »