Des peines de prison avec sursis à l’encontre des accusés de l’affaire KBC

Le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a prononcé lundi dernier des peines allant de 6 à 12 mois de prison avec sursis et une amende de 50.000 DA à l’encontre des trois mis en cause dans l‘affaire de la chaîne de télévision KBC. Le tribunal a condamné à une peine d’une année de prison avec sursis Abbassi Nouria, sous-directrice au ministère de la Culture  pour « abus de fonction et délivrance d’un document (autorisation de filmer) à un individu n’ayant pas droit » et à six mois de prison avec sursis Mehdi Benaïssa et Ryad Hartouf, respectivement directeur de KBC et directeur de production, poursuivis pour « fausses déclarations pour l’obtention d’une autorisation et complicité d’abus de fonction ». Le procureur de la République avait requis à l’encontre des trois mis en cause une peine de deux ans de prison avec sursis et une amende de 20 000 DA.

La genèse de cette affaire remonte, selon l’arrêt de renvoi, au 19 juin dernier avec la convocation des trois mis en cause par la police judiciaire pour enquête sur l’autorisation de filmer du programme TV satirique « Nass Estah ». Lors du procès et en réponse aux questions du magistrat, du procureur de la République et de la défense, Abbassi Nouria a reconnu « une inadvertance » en accordant l’autorisation pensant qu’il s’agissait d' »un programme de divertissement et non politique ». Elle a déclaré également qu’elle pensait délivrer l’autorisation à la société « Akalim » qui a déjà coopérer avec le ministère de la culture à plusieurs reprises et non à la société Nes-Prod, qui a acquis des actions du groupe El Khabar avant que la transaction ne soit annulée par le Tribunal administratif de Bir Mourad Raïs.

Au lendemain du verdict qui a soulagé les concernés, leurs familles et l’opinion publique, le directeur de la chaîne KBC a déclaré qu’il s’agissait d’une « victoire de tous les Algériens », comme si une condamnation avec sursis n’était pas une condamnation et en cherchant à politiser l’affaire alors qu’il s’était défendu durant le procès en arguant que le programme « Ness Estah » n’était pas « politique » mais de « divertissement ». Quelques intervenants autoproclamés pompeusement « société civile » à Béjaïa, en même temps que des personnalités politiques de la pseudo-opposition comme Louisa Hanoune, ont manifesté leur satisfaction suite à ce qu’ils estiment être une « victoire démocratique ». Ces pseudo-démocrates se sont gardés de répondre à la question que se pose une partie importante de l’opinion publique : comment peut-on se prétendre démocrate et accepter en même temps qu’un groupement d’intérêts privé, lié au capital international et qui n’aurait jamais pu connaître un tel développement sans le soutien de puissants sponsors à l’intérieur du pouvoir, prenne le contrôle d’un groupe de presse au mépris de la loi algérienne qui interdit qu’une même personne morale possède plus d’un titre dans le pays ?