Egypte : Un attentat terroriste visant des Coptes fait 28 morts

Des hommes armés ont pris d’assaut, vendredi, un bus transportant des chrétiens coptes dans la province de Minya, au sud du Caire. Au moins 28 personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées par des hommes armés et masqués alors qu’elles se rendaient en bus dans un monastère copte, a annoncé le porte-parole du ministère de la santé, Khaled Megahed, à la télévision d’Etat, ajoutant qu’il y avait 25 blessés. Cette nouvelle attaque odieuse n’a pas été revendiquée dans l’immédiat mais elle a lieu alors que la branche égyptienne de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) mène depuis plusieurs mois une campagne contre la minorité copte. L’EI s’est engagé à multiplier les attaques contre cette communauté chrétienne, la plus importante et l’une des plus anciennes du Moyen-Orient, qui représente environ 10 % des quelque 90 millions d’Egyptiens.

Ce lâche attentat contre des personnes innocentes survient un mois et demi après les attaques ayant visé deux églises coptes faisant 45 morts. Une branche de l’EI sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï, où elle attaque régulièrement les forces de sécurité. Elle y a également procédé à des attaques ciblées contre des chrétiens, poussant des dizaines de familles à fuir la région. La première attaque avait eu lieu dans la matinée du 9 avril, à Tanta, grande ville située à une centaine de kilomètres du Caire, durant la célébration des Rameaux dans l’église Mar Girgis. A Alexandrie, la seconde offensive avait été perpétrée en début d’après-midi. Après avoir été stoppé par des policiers, l’assaillant s’était fait exploser à l’entrée de l’église Saint-Marc, où se trouvait le pape copte orthodoxe Tawadros II. Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avait alors déclaré l’état d’urgence pour une durée de trois mois.

Al-Azhar, la plus prestigieuse institution de l’islam sunnite sise au Caire, a condamné l’attaque qui a eu lieu à la veille du début du ramadan, le mois de jeûne musulman. Le grand imam Ahmed Al-Tayeb l’a qualifiée d’«inacceptable » et affirmé qu’elle visait à déstabiliser l’Egypte. L’Eglise copte a, elle, appelé « à  prendre des mesures pour  prévenir ces incidents qui ternissent l’image de l’Egypte ». En effet, pour de nombreux observateurs, ce genre d’attaques terroristes, outre qu’elles servent au régime du général Al Sissi à justifier sa politique répressive à l’endroit de l’opposition, risquent de fragiliser l’Egypte tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Par la voix du porte-parole du Ministère des affaires étrangères,  l’Algérie a immédiatement condamné cet odieux attentat terroriste et a exprimé sa solidarité avec l’Egypte dans sa lutte contre le terrorisme et sa confiance dans la capacité du peuple égyptien à préserver son unité interconfessionnelle.