Frappes militaires occidentales contre trois sites syriens

Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené dans la nuit une opération militaire visant plusieurs structures militaires du régime syrien de Bachar al-Assad, en représailles à l’attaque chimique présumée de Douma une semaine plus tôt. Au moins trois sites ont été frappés, en une seule fois. Les frappes visaient « le principal centre de recherche » et « deux centres de production » du « programme clandestin chimique » du régime syrien, a affirmé samedi la ministre française des Armées Florence Parly. « C’est la capacité de développer, de mettre au point et de produire des armes chimiques qui est atteinte », a-t-elle ajouté au cours d’une déclaration au palais de l’Élysée. Selon le général Joe Dunford, chef d’état-major américain, les forces occidentales ont visé trois cibles liées au programme d’armement chimique syrien, l’une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie. Les Britanniques ont indiqué avoir frappé un complexe militaire – une ancienne base de missiles – à 24 kilomètres à l’ouest de Homs, « où le régime est supposé conserver des armes chimiques ».

Selon l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme), les aéroports de Barzeh, Keswa et Mazeh ont été touchés dans les environs de la capitale, ainsi que « plusieurs bases militaires » et des locaux de la garde républicaine à Damas. La télévision d’État syrienne a rapporté des « informations » selon lesquelles un « centre de recherches » dans le quartier de Barzé, dans le nord-est de Damas, avait été visé. « Nous avons précisément identifié ces cibles pour réduire le risque d’impliquer des forces russes », a souligné le chef d’état-major américain, le général Joe Dunford, affirmant néanmoins que Moscou n’avait pas été prévenu à l’avance des cibles choisies. « Les cibles ce soir étaient spécifiquement destinées à affaiblir les capacités de l’appareil militaire syrien à fabriquer des armes chimiques », a souligné le ministre de la Défense américaine Jim Mattis. « Il n’y a pas eu de tentative d’élargir ou d’étendre le nombre de cibles », a-t-il ajouté. Le ministère russe de la Défense a annoncé samedi qu’aucune des frappes occidentales en Syrie n’avait atteint les abords de ses bases armées, et que la Russie n’avait pas utilisé ses systèmes de défense antiaérienne. Moscou dispose d’une base aérienne à Hmeimim et d’une base navale à Tartous.

Plus de 100 missiles de croisière et air-sol ont été tirés, dont « un nombre significatif » ont été interceptés par les forces syriennes, affirme la Russie ce samedi matin. Les États-Unis ont tiré des « types de munitions divers », dont des missiles de croisière Tomahawk. D’après Fox News, des bombardiers à long rayon d’action B-1 ont aussi été engagés. Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a précisé que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que pour la frappe américaine d’avril 2017 sur la base militaire d’Al-Chaayrate, près de Homs. L’état-major français a confié la mission de bombardement à plusieurs chasseurs Rafale, selon une vidéo diffusée par l’Élysée et la ministre des Armées Florence Parly. « Des frégates multimissions, accompagnées de bâtiment de protection et de soutien, ont été déployées en mer Méditerranée. Dans le même temps un raid aérien est parti en début de nuit de plusieurs bases aériennes en France afin de rejoindre les côtes de la Syrie », a-t-elle dit. « Ces différents moyens ont tiré de manière parfaitement coordonnée des missiles de croisière […] en étroite synchronisation avec nos alliés américains et britanniques ». Londres a utilisé de son côté quatre bombardiers Tornado GR4 de la Royal Air Force, équipés de missiles Storm Shadow.