Haftar refuse de dialoguer avec le gouvernement d’union nationale

Selon une source officielle citée par le quotidien Echorouk une rencontre était prévue en janvier à Alger entre le président du Conseil du gouvernement d’union nationale libyen, Faiz Esseradj et le chef de la dite « armée nationale »  qui contrôle l’est du pays, le maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier vient de mettre fin aux espoirs de ceux qui attendaient de cette rencontre le début d’une négociation sérieuse en vue d’en finir avec le conflit fratricide qui déchire la Libye depuis la chute du régime de Kadhafi.

En effet, dans un entretien au quotidien italien Corriere della sera, le maréchal Haftar a déclaré qu’il déclinait l’invitation d’aller à Alger pour dialoguer avec Faiz Esseradj, le président du gouvernement d’union nationale installé à Tripoli. Ce dernier est pourtant reconnu par la communauté internationale. Le maréchal haftar dit qu’il n’a rien personnellement contre M. Esseradj mais qu’il n’a pas confiance dans son entourage (sous-entendre les islamistes qui le soutiennent). Cette volte-face étonne et inquiète les observateurs. Le maréchal Haftar n’a pas avancé d’autre argument que celui selon lequel le dialogue n’a rien donné depuis deux ans. Pire, le maréchal Haftar laisse entendre que la solution à la crise libyenne ne peut être que militaire en déclarant que « la guerre précède la politique ».

La récente visite du maréchal Haftar à Alger suivie d’une visite similaire du président du Conseil présidentiel libyen, Faiz Esseradj, a laissé espérer une avancée significative dans ce dossier. La rencontre entre les deux hommes, prévue pour le 6 janvier à Alger, aurait pu accélérer les choses. La volte-face du maréchal Haftar risque de compliquer la situation. La promesse d’un soutien militaire de la part du président russe Vladimir Poutine ajoutée au soutien dont il bénéficie de la part des Egyptiens et les Emiratis, sans parler du soutien plus discret des Français, expliquent sans doute la volte-face de Haftar. L’attention des observateurs est désormais braquée sur la conférence tripartie (Tunisie, Algérie, Egypte) qui devrait se tenir prochainement. Les dirigeants de ces trois pays voisins arriveront-ils à s’entendre et à convaincre les protagonistes libyens à s’asseoir à la même table en vue de trouver une solution consensuelle ?