Hanoune demande à Ouyahia de protéger l’économie nationale

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, fait partie des rares personnalités politiques à avoir soutenu les mesures prises par l’ancien premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, en vue d’assainir l’économie nationale et notamment les activités d’importation qui constituent un des sports favoris de la mafia politico-financière en Algérie. A ce titre, les prises de position de Louisa Hanoune après le limogeage d’Abdelmadjid Tebboune et son remplacement par Ahmed Ouyahia étaient particulièrement attendues. La dirigeante du PT a attendu quelques jours avant de livrer ses premières réactions publiques.

Pour Louisa Hanoune, le limogeage d’Abdelmadjid Tebboune risque de désorienter l’opinion publique nationale et d’aggraver le déficit de confiance dont souffrent les institutions nationales. Cependant, Louisa Hanoune s’est gardée de critiquer ouvertement le nouveau premier ministre, Ahmed Ouyahia. Elle s’est contentée de lui demander de continuer la politique d’assainissement de l’économie nationale commencée par son prédécesseur.  Les observateurs s’interrogent sur cette curieuse sortie médiatique de Louisa Hanoune. Pourquoi les décideurs qui ont limogé Abdelmadjid Tebboune et mis à sa place Ahmed Ouyahia vont-ils subitement ordonner à ce dernier de poursuivre la politique de son prédécesseur ?

La seule hypothèse logique est que si les décideurs ont renvoyé Abdelmadjid Tebboune et rappelé Ahmed Ouyahia c’est pour suivre une autre politique économique, plus « consensuelle » (entendez par là une politique économique qui ne froisse pas les « hommes d’affaires » qui ont financé le quatrième mandat de Bouteflika et qui sont prêts à financer un cinquième mandat ou une autre option qui va dans le même sens). Pourquoi alors la dirigeante du PT se fatigue-t-elle à demander l’impossible à Ahmed Ouyahia ? Pour les observateurs, Louisa Hanoune est confrontée à une contradiction quasi-insoluble. D’une part, elle ne cesse d’attaquer la nouvelle oligarchie représentée par Ali Haddad. D’autre part, dans un passé proche, elle n’a pas caché son alliance avec Ahmed Ouyahia et Abdelmadjid Sidi Saïd. Or, ces derniers sont aujourd’hui parmi les plus grands défenseurs de Ali Haddad. Dans la mesure où elle aura du mal à surmonter cette contradiction, la dirigeante du PT sera condamnée dans les mois qui viennent à tenir un discours incohérent.