Federica Mogherini salue le rôle de l’Algérie en Libye

La Haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini a salué les « efforts » de l’Algérie pour avoir organiser une réunion inter-libyennes. Auditionnée mercredi par le Parlement européen, au sujet de la situation instable en Libye et ses conséquences régionales, Mme Mogherini a estimé que même si « parfois certaines initiatives ne font pas la Une des journaux, il faut reconnaître qu’un travail substantiel est mené ». Elle a rappelé aux eurodéputés, réuni en session plénière à Strasbourg depuis le 9 de ce mois, que des chefs de partis et de militants politiques libyens se sont réunis à Alger, mardi et mercredi sur la question.

Mme Mogherini a salué, à ce propos, la « reprise » des négociations inter-libyennes sous l’égide de l’Envoyé spécial des Nations unies, Bernardino Léon, et ce, tout en confirmant le soutien l’UE à ses efforts et son rejet à l’option solution militaire. Elle n’a pas manqué d’évoquer la prochaine rencontre à Bruxelles réunissant les maires, les élus locaux et régionaux libyens qui sont à même d’accompagner le dialogue politique engagé.

La même responsable a rappelé que les crises libyenne et ukrainienne demeurent les premières priorités de son agenda personnel, tout en exprimant sa préoccupation quant à la situation instable en Libye. Au titre des conséquences de la crise libyenne, Mme Mogherini, a notamment focalisé son intervention sur l’extrémisme religieux et les flux migratoires, étant donné que la Libye est un point principal de transit vers l’Europe.

Evoquant par ailleurs, la politique migratoire de l’UE, Mme Mogherini a recommandé d’avancer dans les consultations sur le nouveau agenda de la politique migratoire de l’UE, de renforcer la protection des frontières, et d’agir dans le cadre de la coopération avec les pays de transit, de la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile ainsi que la coopération avec les pays d’origine dans le cadre du processus du Khartoum, notamment en ce qui concerne la gestion des frontières et le respect des droits de l’Homme.

Au sujet du terrorisme, la même responsable a attiré l’attention sur la situation dangereuse en Libye, marquée par l’allégeance de certains groupes terroristes libyens au mouvement terroriste dénommé Daech, le retour des combattants étrangers de Syrie et d’Irak, ainsi que les risques imminents d’une alliance entre les groupes terroristes Etat islamique (EI) et Boko Haram. Elle a estimé que cette situation « engendre une grande pression sur les frontières, notamment tunisiennes, algériennes et égyptiennes ». Dans le même cadre, l’ancienne présidente de la sous-commission des droits de l’Homme au Parlement européen, Barbara Lochbihler, a invité l’UE à soutenir « particulièrement » l’Algérie, en tant qu' »Etat de la région qui s’efforce de lancer un dialogue politique en Libye ».

Ces déclarations ne peuvent que réjouir tous ceux qui suivent de près les efforts consentis par l’Algérie en vue de contribuer à approcher les points de vue des protagonistes du conflit libyen dans le but d’arriver à un accord qui mettrait fin à la guerre civile qui sévit dans ce pays. Mais elles ne doivent pas faire oublier le rôle néfaste joué il y a quelques années par cette même Europe en Libye. Si les Européens comme les Américains se sont rendus compte de la nécessité d’une solution politique en Libye et du rôle stabilisateur joué par l’Algérie, cela ne signifie pas que ces puissances ont complètement renoncé à leur ambition dominatrice dans la région. La diplomatie algérienne continuera donc de naviguer en tenant compte de toutes ces contradictions.