La France décide de renforcer son action militaire en Syrie et en Irak

Comme c’était prévisible, au lendemain de l’attentat sanglant de Nice qui a fait 84 morts, le président français a annoncé, vendredi 15 juillet, la prolongation de trois mois de l’état d’urgence, qui devait initialement s’achever le 26 juillet « Un projet  de loi sera soumis au Parlement d’ici à la semaine prochaine », a-t-il précisé lors d’une allocution télévisée depuis  M. Hollande a également « décidé, sur proposition du premier ministre, et avec les ministres concernés, d’abord que nous allons maintenir à un haut niveau l’opération Sentinelle, celle qui permet de mobiliser 10 000 militaires en plus des gendarmes et des policiers ». L’opération Sentinelle prévoit le déploiement permanent d’au moins 7 000 militaires en armes en France. Elle a été déclenchée en janvier 2015 après les attaques terroristes de Paris.

Quelques instants plus tard, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que le plan Vigipirate était rehaussé en « alerte attentat » dans les Alpes-Maritimes. L’état d’urgence avait été décrété par le chef de l’Etat après les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts, il a été prolongé trois fois, en novembre, février et mai. La dernière prolongation, le 19 mai, avait été de deux mois, contre trois mois les fois précédentes, pour assurer la sécurité de l’Euro 2016 de football et du Tour de France de cyclisme. La loi dite « de réforme pénale », publiée le 4 juin au Journal officiel, devait permettre ensuite de renforcer l’arsenal policier et judiciaire dans la lutte contre le terrorisme. Cette loi, « ce n’est pas une transposition de l’état d’urgence, mais c’est un outil qui permet de se  passer de l’état d’urgence », avait alors expliqué le rapporteur socialiste du texte à l’Assemblée nationale, le député de Seine-Saint-Denis Pascal Popelin.

Le gouvernement français ne se contentera pas de ces mesures sécuritaires à usage interne. Il a décidé en même temps de renforcer son action militaire sur le font extérieur, au Proche-Orient.« Nous allons renforcer nos actions en Syrie et en Irak. Nous allons continuer à frapper ceux qui nous attaquent dans leur repaire », a également affirmé M. Hollande, laissant penser qu’il attribuait la responsabilité de l’attentat à l’organisation Eta islamique (EI), sans toutefois la citer nommément. Même s’il n’a pas mentionné le théâtre d’opérations libyen, il est fort probable que la France va également renforcer son intervention dans ce pays aux côtés des forces du général Haftar. Les spécialistes des questions sécuritaires s’interrogent au lendemain de ces déclarations officielles sur l’efficacité d’une politique interventionniste qui a montré pourtant ses limites dans un passé récent.