La France s’apprête à intervenir militairement en Libye

Selon Le Figaro du 23 décembre, Paris prépare les plans d’une intervention militaire en Libye et tente de mettre sur pied une coalition internationale. Pour le quotidien français qui cite une source du ministère français de la défense, la question de la nécessité d’une intervenyion contre Daesh en Libye ne se pose plus. Désormais, les questions sont quand et comment, engager le fer contre Daesh en Libye? Et qui, pour se lancer dans ce combat que l’on présente désormais à Paris comme nécessaire et urgent? Si l’état-major des armées (EMA) reste logiquement fort discret sur les plans de campagne qui s’élaborent à Balard, les pistes existent pour tenter d’esquisser des réponses plausibles à cette série de questions. L’horizon temporel, en premier lieu, s’est précisé au cours des dernières semaines. Pour éradiquer le «cancer Daech et ses métastases libyennes», une action militaire est jugée indispensable à l’horizon de six mois, voire avant le printemps, entend-on à la Défense.

Des vols de reconnaissance de l’aviation française ont confirmé la poussée de Daech, depuis les rivages de Syrte, vers les sites pétroliers et la zone des trafics transfrontaliers du Sud. L’extension des zones contrôlées par l’État islamique, à quelques centaines de kilomètres des côtes de l’Europe, l’arrivée en Libye de djihadistes venus du Levant, mais aussi du Yémen et du Soudan, auxquelles s’ajoute la menace des Touaregs et de tribus du Sud poussent Paris à intervenir.. D’où les encouragements prodigués par Paris au nouvel envoyé spécial de l’ONU, Martin Kobler, et à l’entente des parties libyennes. À charge pour celles-ci de mener ensuite la lutte contre Daech, grâce aux pays qui proposeront leurs troupes. Mais le gouvernement français ne semble pas compter uniquement sur cette hypothèse. Si les Libyens n’arrivent pas à mettre sur pied un gouvernement d’union nationale capable de lutter contre Daesh avec l’appui des puissances étrangères, la France se verrait dans l’obligation d’intervenir de manière unilatérale.

De son côté, David Cameron, qui a salué jeudi la signature de l’accord de formation d’un gouvernement unique pour la Libye, se dit prêt à déployer des troupes à la demande de Tripoli pour lutter contre l’avance de Daech. Londres se prépare à envoyer jusqu’à un millier de soldats en Libye, qui participeraient à une force d’intervention de 6000 hommes qui pourrait servir sous la direction de l’Italie à entraîner et épauler l’armée libyenne.Des commandos des SAS seraient également déployés pour cibler les positions de Daech dans le pays.