La poursuite de la grève du CNAPESTE divise les syndicats autonomes

Le Conseil national autonome des personnels de l’enseignement du secteur ternaire (Cnapeste) a annoncé la poursuite de la grève illimitée entamée le 30 janvier, en dépit de la décision du tribunal administratif jugeant illégale son mouvement de protestation. Le porte-parole du syndicat, Messaoud Boudiba a,dans une déclaration,indiqué: «Nous avons décidé de poursuivre la grève illimitée après la fermeture des portes du dialogue avec le ministère,et ce jusqu’au règlement de nos problèmes».

Le Cnapeste a en effet, boycotté la réunion avec la ministre de l’Education nationale Nouria Benghebrit.En contrepartie,cette dernière qui avait ordonné d’entamer des ponctions sur les salaires des enseignants protestataires a notamment affirmé avoir rencontré des partenaires sociaux fondateurs et signataires de la Charte d’Ethique éducative en 2015. Il ressort de cette déclaration qu’outre les ponctions sur les salaires qui ont été interprétées par certains syndicats comme une tentative de criminalisation et d’intimidation, le Ministère recourt à la division des syndicats puisque certains syndicats autonomes qui ont assisté à la réunion avec la ministre se sont désolidarisés de la grève alors que d’autres, à l’instar du Satef, du SNTE, de l’UNPEF et du CLA, sans appeler à la grève, ont tenu à réaffirmer leur solidarité avec leurs collègues du Cnapeste au nom de leur attachement aux libertés syndicales.

Du côté de la classe politique, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a dénoncé la criminalisation des grèves par le pouvoir en déclarant : « Il appartient aux pouvoirs publics d’adopter la voie de dialogue et de prendre en charge les revendications exprimées par les contestataires dans plusieurs secteurs, dont la Santé et l’Education ». Intervenant en marge d’ouverture des travaux de la session ordinaire du comité central du PT, la secrétaire générale du parti a estimé que « le recours à la justice pour empêcher et criminaliser les débrayages ne résout pas le problème, mais il ne fera qu’envenimer davantage la situation ». Par ailleurs, Louisa Hanoune a mis l’accent sur la nécessité de satisfaire les revendications réclamées lors des différents mouvements de contestation organisés dans plusieurs secteurs, essentiellement la Santé et l’Education. « L’Algérie a ratifié de différentes conventions liées à l’action syndicale, aux droits politiques et civiques et que toute violation de ces traités servira de prétexte à une intervention étrangère dans les affaires intérieures du pays » a-t-elle déclaré.