La restitution des crânes des résistants algériens prise en charge par l’Etat

Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni a affirmé jeudi à Alger que l’affaire de restitution des crânes de résistants algériens du début de la colonisation française, dont les restes mortuaires sont au Musée de l’homme de Paris, était « prise en charge par l’Etat ». Dans une déclaration à l’APS en marge d’une conférence au Musée national du Moudjahid à l’occasion du 171ème anniversaire de l’enfumade de la tribu de Ouled Riah dans la chaîne montagneuse de Dahra (Mostaganem), le ministre a précisé que son département oeuvrait actuellement en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères pour une « prise en charge optimale de cette question dont l’histoire remonte à plus d’un siècle ».

Ces restes mortuaires, des crânes secs pour la plupart, appartiennent, entre autres, rappelle-t-on, à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif « Boubaghla », Cheikh Bouziane, chef de la révolte des Zaâtchas (région de Biskra en 1849), Moussa El-Derkaoui et Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui. La tête momifiée d’Aïssa El-Hamadi, qui fut le lieutenant de Cherif Boubaghla, figure parmi ces restes mortuaires, de même que le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, lieutenant de l’Emir Abdelkader.

Pour rappel, une pétition a été lancée en ligne par l’enseignant universitaire Brahim Senouci dans le but de restituer les restes de ces résistants. C’est dire que les autorités algériennes n’ont fait que continuer le travail commencé par la société civile algérienne. Les observateurs font remarquer que dans ce dossier la mobilisation de la société civile a réussi à compenser l’immobilisme de l’Etat algérien.