La Russie n’exclut pas des frappes militaires en Libye

La Russie aurait officiellement fait savoir à l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie qu’elle suit avec une attention soutenue l’évolution de la situation en Libye et que la montée en puissance de l’EI dans ce pays méditerranéen préoccupe Moscou au plus haut point. Des sources russes ont révélé qu’un satellite militaire russe surveille en permanence la Libye depuis la fin de l’année 2013. Ces sources russes ne s’attendent pas pour le moment à une intervention militaire russe dans ce pays mais elles ne l’excluent pas dans l’absolu. La marine russe pourrait lancer des missiles de croisière contre des cibles situées en Cyrénaïque ou dans le Golfe de Syrte. La plupart des cibles de l’EI en Libye sont près de la longue façade maritime du pays et sont faciles à atteindre par les missiles de croisière russes lancés à partir de bâtiments de surface ou de submersibles évoluant en Méditerranée orientale.

Les russes estiment qu’il est temps d’en finir avec le terrorisme international, objectif ouvertement partagé par Pékin. Des exercices militaires conjoints sino-russes et d’autres menés avec des pays de l’OCI (Organisation de la Coopération de Shanghaï) ont simulé des opérations aéronavales et amphibies contre le « terrorisme international » que ces deux puissances accusent ouvertement d’être au service des desseins géostratégiques des Etats-Unis et de leurs alliés.

Si des sources diplomatiques ont révélé que la Russie a demandé des explications aux pays voisins de la Libye (Tunisie, Algérie, Egypte) sur l’absence de stratégie offensive contre la menace terroriste, en revanche, on ignore comment un pays comme l’Algérie qui a résisté jusqu’ici aux pressions occidentales le poussant à intervenir en Libye va réagir face aux pressions de son partenaire russe qui lui livre la majeure partie de son armement. Les observateurs interrogés sont d’accord pour dire qu’une éventuelle intervention russe en Libye ne serait pas un mal absolu dans la mesure où elle viendrait contrebalancer une intervention occidentale qui ne saurait tarder si la situation sécuritaire en Libye continue de se dégrader. Cependant, une intervention étrangère contre les bataillons de l’EI en Libye risque de les pousser à fuir vers la Tunisie et l’Algérie. Le renforcement des moyens de surveillance et de protection des frontières est et sud-est du pays devient une exigence impérative. Le commandement de l’ANP semble en être conscient au vu des initiatives prises ces derniers temps dans ce sens.