La Russie va déployer les systèmes antiaériens S400 en Syrie

La Russie a décidé de déployer des missiles sol-air S-400 en Syrie en réaction à la chute mardi de son bombardier Su-24 abattu par un chasseur turc dans l’espace aérien syrien. Les avions de l’Otan devront obtenir le feu vert de Moscou pour survoler la Syrie suite au déploiement des missiles sol-air russes S-400 Triumph dans ce pays, a rapporté la chaîne de télévision américaine CNN. Les missiles S-400 ont une portée suffisante pour couvrir l’ensemble de la Syrie ce qui signifie un contrôle total de l’espace aérien de ce pays par Moscou, note le correspondant de la CNN Matthew Chance. Le radar du système S-400 est capable de viser simultanément 300 cibles, et possède une capacité antimissile. 72 missiles peuvent y être chargés simultanément.

L’Etat-major général russe a annoncé mercredi matin sa décision de déployer des missiles sol-air S-400 à la base militaire de Hmeimim, en Syrie, après la chute mardi de son bombardier Su-24 abattu par un chasseur turc dans l’espace aérien syrien. Il a en outre envoyé le croiseur lance-missiles Moskva, équipé de systèmes antiaériens près de la province de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie, et a annoncé que ses bombardiers voleraient désormais sous la protection de chasseurs. On apprend que le gouvernement russe est en train d’examiner la possibilité d’envoyer à la base de Hmeimim en Syrie de 10 à 12 chasseurs supplémentaires pour assurer la couverture de chacun des 24 bombardiers qui participent à l’opération contre l’EI en Syrie. Chaque SU24 ou SU34 volerait désormais avec la couverture d’un chasseur SU27M ou d’un chasseur SU30 SM. Cependant, des experts interrogés estiment que l’annonce du déploiement des S400 en Syrie n’est que du bluff, puisque le déploiement des S300 suffira à verrouiller l’espace aérien syrien surtout que l’armée russe n’a pas fini de déployer les S400 -qui sont toujours en cours de livraison- sur son propre territoire.

Ankara et Moscou connaissent de fortes tensions au lendemain de la destruction de l’avion russe. Mais le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé mercredi que la Russie n’avait pas l’intention de faire la guerre à la Turquie suite à cet incident. Un bombardier russe Sukhoi Su-24 engagé dans l’opération contre le groupe terroriste Etat islamique (EI) en Syrie s’est écrasé mardi sur le territoire syrien, à 4 km de la frontière turque. Selon le président russe Vladimir Poutine, le Su-24 a été abattu dans l’espace aérien syrien par un missile air-air tiré par un chasseur turc F-16. La Turquie affirme que l’avion russe a violé son espace aérien (Sputnik News)