La Tunisie reconnaît l’existence d’une base de drones US sur son sol

Comme nous le rapportions, il y a plusieurs mois sur nos colonnes, les Américains disposent bel et bien d’une base militaire sur le sol tunisien à partir de laquelle ils font décoller des drones en direction de la Libye. C’est ce que vient de reconnaître enfin le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, dans un entretien à la chaîne de télévision privée El Hiwar. Interrogé sur la coopération militaire avec les Etats-Unis, le président tunisien vient de reconnaître la présence de drones américains à la frontière libyenne. C’est la première fois que les autorités tunisiennes reconnaissent que de tels appareils américains décollent du sol tunisien.

Officiellement, « 70 soldats américains » sont actuellement en train de former des militaires Tunisiens, mais aussi « de commander des drones ». Des précisions fournies par Béji Caïd Essebsi, le président de la République tunisienne, qui vient donc confirmer une rumeur qui circulait depuis des mois. Le président tunisien a tenu à rappeler qu’il ne s’agit pas de drones armés mais seulement de drones de reconnaissance. Il ajouté que les Américains partagent avec les Tunisiens les informations collectées par leurs drones survolant la Libye. Le président tunisien a, par ailleurs, cherché à justifier le décollage de drones américains à partir du territoire tunisien par les nécessités de prévenir des attaques terroristes comme celle qui avait visé, il y a quelques mois, la localité frontalière de Ben Guerdane.

Si le décollage de drones du renseignement américain à partir du territoire tunisien était jusqu’ici un un secret de polichinelle pour les observateurs et les diplomates, la confirmation de l’information par le président tunisien va relancer la polémique sur la question tant en Tunisie qu’à l’étranger et notamment en Algérie et en Libye. Pour rappel, les autorités tunisiennes n’ont pas hésité à démentir l’information du Washington Post, parue fin octobre et qui affirmait que les Etats-Unis avaient « secrètement étendu leur réseau mondial de bases de drones à l’Afrique du Nord », dont la Tunisie, « pour mener des missions d’espionnage en Libye voisine ».