L’affaire Fekhar bientôt devant la Justice

L’affaire de Kamel Eddine Fekhar, actuellement en grève de la faim, sera bientôt soumise à la chambre d’accusation de la cour de Ghardaïa, a-t-on appris de son avocat, Me Salah Debouz. « Le juge d’instruction a transféré son dossier au procureur général. Cela veut dire que l’affaire sera traitée la semaine prochaine ou celle d’après par la chambre d’accusation », précise notre interlocuteur. « La chambre d’accusation va ensuite décider soit d’un non-lieu, soit du renvoie de l’affaire devant le tribunal criminel », ajoute M. Debouz qui s’interroge sur cette soudaine précipitation dans le traitement de l’affaire après dix-huit mois d’attente.

Arrêté suite aux violences enregistrées dans la wilaya de Ghardaïa en 2015 qui ont fait une vingtaine de victimes, Kamel Eddine Fekhar est accusé notamment « d’incitation à la haine et à la violence », « d’atteinte à la sûreté de l’État et à l’unité nationale ».Il a été entendu trois ou quatre fois par le juge d’instruction, selon son avocat avant d’entamer sa cinquième grève de la faim pour exiger sa libération de prison. Ancien militant du FFS avant d’en être exclu, Kamel Fekhar a rejoint par la suite une mouvance berbériste radicale connue pour son incitation éndémique à la haine raciale, délit puni par la loi y compris dans les plus vieilles démocraties. A l’approche du traitement judiciaire de l’affaire, des groupuscules berbéristes liés à la mouvance du MAK s’activent à l’étranger, notamment à Paris et Bruxelles, avec le soutien d’ONG connues pour leur proximité avec les lobbies anti-algériens, pour réclamer la libération de Kamel Fekhar et ses camarades et pour l’autonomie du soi-disant « peuple mozabite ».

Le Collectif des Mozabites en Europe, sous la direction d’Ilyes Bouras, s’est déjà publiquement démarqué de ces groupuscules séparatistes. Les vrais défenseurs des droits humains en Algérie savent qu’il n’y a de droits que dans le cadre d’un Etat national capable de garantir les droits et les besoins fondamentaux de la population grâce à son contrôle souverain sur ses richesses nationales. En mettant en cause l’unité nationale, les séparatistes berbéristes ne font que servir les desseins des puissances étrangères à l’affût des richesses de l’Algérie. Les syndicalistes et autres défenseurs des droits humains doivent rester mobilisés sur le terrain pour la défense des droits sociaux et démocratiques légitimes tout en dénonçant les provocations de ces groupuscules berbéristes. La Justice algérienne doit pouvoir faire son travail sereinement dans le respect de la loi et des droits humains. Mais cela ne doit pas signifier laisser les ennemis de la société porter atteinte à la paix civile et à l’unité nationale.