L’Algérie lance son satellite de télécommunications depuis la Chine

L’Algérie a lancé ce dimanche 10 décembre depuis la Chine un satellite de télécommunications destiné à des fins aussi bien civiles que militaires. Comme nous l’annoncions il y a un an, le satellite nommé Alcomsat-1, commandé par l’agence spatiale algérienne (ASAL) a été lancé par une fusée Chang Zheng 3 dans la base de Xichang. Ce satellite est le premier de ce genre en Algérie et constitue un grand acquis scientifique et technologique qui devrait contribuer à préserver l’indépendance nationale en matière de télécommunications. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika et son homologue chinois, Xi Jinping ont échangé les félicitations suite au lancement réussi du premier satellite algérien « Alcomsat-1 » depuis la Chine, estimant que ce succès est « le couronnement d’un travail sérieux de longue haleine » entre l’Algérie et la Chine dans le domaine des technologies spatiales, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Alcomsat-1 s’est séparé du lanceur 26 minutes après le décollage. Il évolue actuellement sur une orbite avec 4.1191 d’apogée et 200 km de périgée inclinée à 26,4°. «Cinq manœuvres d’Alcomsat-1 seront nécessaires dans les six prochains jours pour atteindre son orbite géostationnaire de 36.000 km d’altitude et sa position orbitale à 24,8° Ouest», a précisé une source de l’ASAL. Alcomsat-1 fournira des services de transmission audio, d’internet à haut début, de télémédecine, de visioconférence et améliorera la réception de plusieurs programmes de télédiffusion. Les ingénieurs de l’agence spatiale algérienne contrôleront le satellite via les centres d’exploitation des systèmes de télécommunications situé à Boughezoul et à Bouchaoui.

Selon des informations rapportées l’année dernière par le site Mena defense, le satellite Alcomsat 1fait partie de la gamme des Dong Feng Hong 4, il pèse une masse de 5 200Kg et fait 26 mètres d’envergure pour une durée de 15 ans en orbite géostationnaire. Il emporte des transpondeurs en bande KU, pour la télévision, en bande KA pour le V-Sat et les transmissions internet ainsi que des transpondeurs en bandes X, EHF et UHF pour les besoins de l’armée et des secteurs stratégiques de l’Etat. Les deux stations de contrôle au sol permettront de contrôler le satellite, de le maintenir et de le mettre à jour. Elles seront opérées par un personnel algérien qui a été formé en Chine. Outre ses missions dans le secteur des télécommunications en général, ce satellite pourrait servir directement les besoins de l’armée algérienne en assurant notamment la possibilité de communications sans relais terrestres sur l’ensemble du territoire, par du personnel à pied ou à bord des véhicules, navires et avions avec du cryptage point à point. Des liens de données sécurisés permettant d’envoyer des images, des cartes, des vidéos ou du son au sol.

La principale particularité des satellites DFH-4 est qu’ils assurent la transmission sans recours à des stations de redistribution au sol, il suffit au soldat d’utiliser un récepteur avec une antenne parabolique de 18 pouces au plus pour obtenir le maximum de signal. Le lancement d’Alcomsat va booster sérieusement les capacités ISR de l’armée algérienne dans la mesure où le satellite permettra de transmettre et centraliser les données recueillies en temps réel. Le commandement pourra alors donner les ordres appropriés le cas échéant. Ce satellite pourrait également permettre de contrôler des drones MALE dans le cas où l’Algérie décide d’en acquérir pour ses besoins de défense nationale. Une fois affranchis des stations au sol, ces drones pourront couvrir des distances considérables et de traiter directement des cibles au sol ou en mer.