L’Algérie perd en la personne du colonel Benaouda un grand patriote

A l’occasion de la disparition du colonel Amar Benaouda, les médias algériens et les messages officiels de condoléances émanant du président de la république et d’autres personnalités politiques ont mis l’accent sur le rôle joué par le défunt dans le déclenchement de la Révolution du 1er novembre et dans la guerre de libération nationale ainsi que dans le cadre de l’édification de l’Etat national algérien au lendemain de l’indépendance. Mais la figure du colonel Benaouda dépasse largement ce cadre historique prestigieux. Même après sa retraite méritée, le défunt Moudjahid a continué de se battre contre les lobbies néocoloniaux et leurs agents infiltrés dans les structures de l’Etat algérien.

Comme nous l’avons rapporté sur nos colonnes à l’époque, en août 2015, le colonel Benaouda n’a pas hésité à 90 ans à se soulever contre le projet néocolonial de la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit qui voulait remplacer l’enseignement de la langue arabe par l’enseignement de l’arabe dialectal dans le premier palier de l’enseignement primaire. Dans une déclaration publique, le colonel Benaouda a comparé ce projet à celui que le système colonial a essayé de faire passer dans les années30 en Algérie. Le colonel Benaouda a interpelé le président de la république et le premier ministre pour qu’ils prennent leurs responsabilités afin d’enterrer ce projet antinational.

Auparavant, en janvier 2015, c’est un véritable pavé dans la mare que le dirigeant historique de la révolution algérienne et ancien membre du groupe des 22, le colonel Amar Benaouda, a lancé dans un entretien au quotidien Echorouk. Relatant quelques souvenirs en rapport avec ses relations avec les anciens dirigeants politiques qu’il a côtoyés durant sa longue carrière, il a révélé que c’est l’ancien premier ministre, Mouloud Hamrouche, qui a convaincu l’ancien président Chadli Bendjedid, de geler la loi sur l’arabisation de l’Administration en Algérie. Par la suite, c’est au tour du général Khaled Nezzar et d’Ali Haroun de faire la même chose auprès du président du HCE, Ali Kafi. Le collectif d’Algérie solidaire s’incline avec respect à la mémoire de ce grand Moudjahid et s’engage à continuer le combat d’idées pour la concrétisation des idéaux de la Révolution du 1er Novembre pour une Algérie indépendante, souveraine, moderne, démocratique et sociale dans le cadre des principes islamiques bien compris.