L’Algérie tente de relancer son secteur industriel

L’année 2016 a été marquée par une relance du secteur industriel, portée notamment par des filières stratégiques qui devraient contribuer à la diversification de l’économie nationale. Les filières automobile, du ciment et des mines ont été les principaux secteurs ayant connu un certain dynamisme couplé à l’amélioration et la modernisation du cadre juridique régissant l’investissement. Dans le cadre de sa politique des filières, visant à bâtir le tissu industriel autour de branches productives et structurantes, l’Algérie mise, entre autres, sur la filière mécanique et automobile en créant une plateforme de production et de sous-traitance permettant de réduire les importations, d’une part, et de créer de la richesse et des postes d’emplois d’autre part. Après la relance de la filière mécanique à travers des projets de fabrication de camions, de bus et de tracteurs, c’est la branche automobile qui a enregistré en 2016 des avancées dans le sillage de la réduction des importations des véhicules et l’obligation faite aux concessionnaires de lancer des activités industrielles ou semi-industrielles avant 2017.

Deux ans après l’inauguration de l’usine de Renault Algérie en 2014 à Oued Tlelat (Oran), une usine d’assemblage et de montage de véhicules de la marque Hyundai  est entrée en production en octobre dernier à Tiaret. Fruit d’un partenariat entre le constructeur automobile sud-coréen Hyundai et le groupe privé Tahkout, cette usine prévoit de produire 60.000 unités durant la première année avant d’atteindre les 100.000 unités par an. Une autre usine de la marque Volkswagen sera également réalisée après la signature en novembre dernier d’un accord entre ce constructeur allemand et le groupe privé Sovac.  L’entrée en production de cette future usine est prévue pour juin 2017. Pour cette filière, le ministère de l’Industrie a reçu une dizaine de dossiers de la part de concessionnaires pour des projets similaires. En développant ce créneau qui appelle, cependant à augmenter le taux d’intégration, l’Algérie prévoit de produire quelque 500.000 unités tous types confondus à partir de 2019, une quantité susceptible de permettre de réduire davantage les importations de véhicules et d’exporter une partie de la production.

L’industrie du ciment a réalisé, quant à elle, des avancées avec la réalisation de nouveaux projets de cimenteries qui devraient permettre de satisfaire totalement les besoins du marché national et d’aller vers l’exportation à partir de 2017. Jusque-là, l’Algérie consomme environ 22 millions de tonnes de ciment par an dont 18 millions de tonnes produits localement alors que le reste (4 millions de tonnes) provient de l’importation. Le secteur de l’industrie se base aussi sur les mines pour lui fournir les matières premières. Dans ce cadre, l’Algérie a lancé durant 2016 un vaste programme pour la création de quatre grandes usines de transformation de phosphates. Il s’agit de trois projets algéro-indonésiens pour l’exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled El Hadba (Tébessa), la transformation des phosphates pour la production de l’acide phosphorique à Souk Ahras et la transformation du gaz naturel pour la production d’ammoniac à Skikda, pour un montant de 5,7 milliards de dollars. Un quatrième projet de transformation du phosphate en engrais a été également lancé à Hadjer-Soud (Skikda) à travers un partenariat entre le groupe public Manal et le groupe français Rouiller. L’exploitation et la valorisation du gisement de fer de Gara Djebilet (Tindouf) dont l’étude de faisabilité a commencé en 2016, constitue un autre projet phare qui attend sa réalisation, prévue en 2018, avec des partenaires étrangers (APS)