L’armée algérienne projette d’acquérir le bombardier SU 34

L’Algérie a fait une demande officielle en vue d’acquérir le bombardier tactique Sukhoi 34 selon un responsable russe. Comme nous l’indiquions dans une précédente édition, l’armée de l’air algérienne a un besoin urgent de renouveler sa flotte vieillissante de bombardiers tactiques SU24 surtout dans cette conjoncture géostratégique régionale où elle risque d’avoir à mener des opérations de longue haleine contre des groupes terroristes disposant de missiles antiaériens subtilisés dans les entrepôts libyens. Les choses semblent évoluer dans la bonne direction. Une source russe vient de révéler que l’Algérie vient de faire une demande officielle en vue d’acquérir le bombardier tactique SU32 (la version export du bombardier russe SU34). C’est une excellente nouvelle pour tous ceux qui ont à cœur le renforcement des capacités opérationnelles de l’ANP. La source russe indique que « Nous avons repris les pourparlers sur la vente des bombardiers d’export Su-32 à l’Algérie. Des discussions existaient depuis huit années avec ce pays, mais sans concrétisation. Récemment, « Rosoboronexport » a enfin reçu une demande officielle de l’Algérie pour lui fournir ce type d’avions » a déclaré un responsable de la compagnie aéronautique russe, cité par Vedomosti.

Auparavant, une source russe avait indiqué que le SU34 va recevoir bientôt des équipements spéciaux « qui permettront de le transformer d’un Su-34 standard en un avion spécialisé dans la guerre électronique ainsi il pourra non seulement se défendre mais également exercer des contre-mesures électroniques contre les veille-radars et les systèmes antimissiles, contre les avions de surveillance radar etc, il assurera également la sécurité d’autres avions de ce type », a expliqué M.Nassenkov, cité par l’agence Sputnik.

La commande du SU34 par les Forces aériennes algériennes (AAF) était attendue par les spécialistes des questions militaires dans la mesure où l’AAF opère depuis une vingtaine d’années avec son prédécesseur le SU24 MK2 avec lequel il partage plusieurs composants électroniques. Le fait que l’armée de l’air algérienne n’ait pas commandé cet avion plus tôt a pu laisser penser à un changement doctrinal. Le chasseur-bombardier SU30 MKA qu’elle a acquis auprès de la Russie peut en effet remplir des missions polyvalentes (reconnaissance, chasse, attaque au sol). D’autres sources expliquaient ce retard simplement par la volonté d’attendre le retour d’expérience d’un nouvel appareil qui était en cours d’amélioration. L’épreuve de feu de ce bombardier sur le théâtre d’opérations syrien a fini par convaincre l’armée algérienne de la nécessité de l’avoir dans son inventaire. Si le contrat venait à être signé en 2016, on peut s’attendre à l’arrivée des premiers appareils avant 2018 dans la mesure où la chaîne de production russe semble fonctionner à plein régime. On ignore le nombre d’appareils qui sera commandé par l’Algérie. Dans un premier temps, il est probable que l’Algérie commande 12 à 14 appareils (de quoi composer un nouvel escadron) qui viendraient épauler la vingtaine de SU24 qui composent actuellement la 4e escadre d’appui et de pénétration basée à Laghouat. Comme elle a utilisé par le passé le duo SU24 et l’avion d’attaque léger L39 Albatros, l’armée de l’air algérienne utilisera sans doute à l’avenir le SU32 en tandem avec le futur avion d’attaque léger actuellement en développement en Russie: le YAK 131 (une version d’attaque de l’avion d’entraînement YAK 130).

Pour rappel, le bombardier tactique Su-34 peut attaquer des cibles terrestres, maritimes et aériennes, de jour comme de nuit et par tous les temps, en utilisant l’ensemble des types de munitions en service en Russie. En termes de capacités opérationnelles, il s’agit d’un appareil de génération 4+. Son système de sécurité active avec les nouveaux ordinateurs, fournit des capacités supplémentaires pour le pilote et le navigateur, pour effectuer des bombardements précis et à manœuvrer sous le feu ennemi. L’excellente aérodynamique de l’avion, les grands réservoirs de carburant de capacité interne, la nouvelle génération de moteurs plus économe en carburant, doté d’une commande numérique font que le Su-34 de bombardement tactique se trouve très proche de la catégorie de bombardier stratégique de classe moyenne. Le Su-34 dispose également d’un système de communication et d’un système d’échange d’informations de type liaison16 (Link16) lui permettant une interface avec des troupes terrestres et des navires de surface, ainsi qu’avec d’autres aéronefs. Question armement, le Su-34 met en oeuvre des missiles à longue, moyenne et courte portée air-surface, anti-radar et air-air ainsi que d’armes guidées multicanal. Il est équipé d’un système de contre-mesures de dernière génération. Rappelons que le cockpit est blindé. L’avion peut effectuer des missions à basse altitude, ce qui lui donne une efficacité redoutable dans la lutte contre les groupes terroristes armés de missiles antiaériens. A noter, que l’équipage dispose d’un petit cabinet WC pour les longues missions. L’avion a des capacités de lutte anti-navire et dispose d’un rayon d’action de 4.000 km. Sa vitesse maximale est de 1900 km et son plafond  pratique est de 15000 m.