L’armée cherche-t-elle à torpiller la candidature de Ali Ghediri ?

Plusieurs informations parues dans la presse ces derniers jours tendent à montrer que le candidat Ali Ghediri serait victime de plusieurs tentatives de sabotage visant à l’empêcher de briller dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle du 18 avril prochain. Plusieurs médias ont fait état de l’information selon laquelle Ali Ghediri a été « empêché » d’assister aux funérailles du général Abdelmalek Guenaïzia. Il y a quelques jours, le site Maghreb Intelligence a révélé que le commandement de l’armée algérienne serait en train de pousser à la nomination du ministre actuel de la Justice Tayeb Louh à la tête du Conseil constitutionnel pour tenter par la suite d’invalider la candidature de Ali Ghediri.

Outre le fait que la nomination au poste de président du Conseil constitutionnel dépend plus de la présidence que du commandement de l’armée, les observateurs s’interrogent sur ces agissements à la veille du lancement officiel de la campagne pour l’élection présidentielle. Certes, le commandement de l’armée avait le droit d’empêcher le candidat Ali Ghediri d’utiliser les funérailles du général Guenaïzia comme une tribune publicitaire gratuite surtout qu’il s’agit d’un candidat qui ne s’est pas gêné d’attaquer publiquement l’institution militaire. Mais au-delà des informations rapportées par des médias intéressés, informations qu’il est difficile de confirmer ou d’infirmer, les observateurs se posent des questions autrement plus sérieuses.

Si le commandement de l’armée et/ou la Direction des services de sécurité (DSS) ont des appréhensions à l’égard du candidat Ali Ghediri, pourquoi s’abaisseraient-ils à ce genre d’agissements ? La première question que ces institutions chargées de la défense nationale et de la sécurité nationales devraient se poser n’est-elle pas : comment se fait-il que Ali Ghediri ait pu bénéficier en un temps record du soutien quasi-unanime des médias du microcosme algérois qui se sont nourris, faut-il le rappeler, durant de longues années, de l’argent public ? Le fameux Rebrab qui les empêche aujourd’hui de dormir depuis qu’il a décidé de sponsoriser le candidat Ali Ghediri n’est-il pas la création artificielle du pouvoir et de l’ancien DRS ? Au lieu de se rabaisser à des comportements infantiles contre un candidat qui, quoi qu’il prétende, reste un candidat sans envergure véritable, pourquoi les services concernés tardent-ils à sortir les dossiers compromettants concernant l’empire de Rebrab et ses nombreuses tentacules au sein des appareils de l’Etat, dans les banques publiques et les médias ?

Mohamed Merabet