Bouragaa se désolidarise des détracteurs de Saadani

Le commandant Lakhdar Bouragaa a dénoncé le fait que son nom ait figuré sur la liste des moudjahidine ayant réclamé le départ de l’actuel secrétaire général du FLN, Amar Saadani. Le commandant Bouragaa, un opposant de la première heure, a estimé «immoral» le fait d’utiliser son nom à son insu dans une opération politicienne. Dans une déclaration mercredi au quotidien Echorouk, le commandant Bouragaâ s’est dit étonné de voir sa photo associée à celles d’un groupe de compagnons d’armes ayant sollicité le président Bouteflika en vue d’évincer Amar Saadani de la tête du secrétariat général du FLN. S’agissant du contenu de la lettre, le commandant de la Wilaya IV historique a dit qu’il n’avait pas de problème avec les partis politiques ou les personnes en général ni avec Amar Saadani en particulier, soulignant qu’ il a milité depuis des décennies « pour l’instauration d’un système politique qui repose sur la légitimité populaire » et qu’il ne s’est jamais mêlé des conflits des personnes et des appareils.

Par ailleurs, le commandant Bouragaa a soutenu que l’argent avait gangréné la vie politique du pays et que le phénomène ne concernait pas une personne ou un parti bien précis. « Le chômage politique conduit à la faillite», soutient-il, en estimant que les signataires de la lettre cherchent à créer « un show politique». « Si j’avais rédigé une lettre, elle porterait sur la situation générale et elle serait destinée directement au premier magistrat du pays et publiée dans la presse», a-t-il indiqué. Le commandant Bouragaa n’a pas caché son inquiétude sur la situation qui prévaut dans le pays : « la situation du pays est très dangereuse du fait du pourrissement politique et économique qui a atteint son paroxysme», ce qui exige, selon lui, du président de la République une intervention en vue de « rassurer les Algériens quant à leur avenir obscur voire incertain.»

Le commandant Bouragaa a souligné aussi que la rivalité et la division des partis pro-pouvoir à la veille des élections législatives de 2017 renseignent sur la dangerosité de la situation et qu’il il appartient à l’élite gouvernante et à la classe politique de sécuriser le pays. « Si vous êtes incapables de sauver le pays, annoncez un appel d’offres international», leur lance-t-il estimant que « le maintien du statu quo ouvre grand la porte à l’intervention française et américaine parce que les forces néocoloniales guettent toujours l’Algérie qui reste, selon lui, en tête des pays ciblés. » Pour rappel, le commandant Bouragaa n’est pas la seule personnalité à s’être désolidarisé de la lettre des 14 moudjahidine qui ont réclamé le d »part de Amar Saadani. Yacef Saadi vient à son tour d’exprimer son étonnement de voir son nom sur la liste des signataires de la lettre. D’autres moudjahidine, à l’instar de Aït Ouali de la wilaya III, reconnaissent avoir demandé le retour du sigle FLN à la collectivité nationale mais nient avoir réclamé le départ de Saadani.