Le Conseil de sécurité divisé après l’attaque chimique en Syrie

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni d’urgence, mercredi 5 avril, à New York, au lendemain de l’attaque qui a fait 87 morts dont au moins 20 enfants et des dizaines de  blessés à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie. Washington, Paris et Londres ont présenté un projet de résolution condamnant cette attaque et appelant à une enquête complète et rapide de l’OIAC, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Le bombardement a été imputé par les rebelles, la France et le Royaume-Uni au régime de Bachar Al-Assad. Les victimes présentaient des symptômes caractéristiques d’une exposition à des agents neurotoxiques tels que le gaz sarin, a précisé, mercredi, Médecins sans frontières.

Mais la Russie, souvent imitée par Pékin, a jugé « inacceptable » en l’état le projet de résolution condamnant cette attaque, une nouvelle illustration des divisions entre Occidentaux et Moscou depuis le début du conflit syrien, il y a six ans. L’ambassadeur français François Delattre a dénoncé en entrant dans la salle du Conseil « des crimes de guerre, des crimes de guerre à grande échelle, des crimes de guerre avec des armes chimiques ». Son homologue britannique, Matthew Rycroft, s’en est pris à Moscou en estimant qu’un éventuel « veto russe signifierait qu’ils [les Russes] passent plus de temps à défendre l’indéfendable ». François Hollande a réclamé, mercredi, des « sanctions » contre le régime de Bachar Al-Assad et a dénoncé les responsables politiques français qui, sous couvert de la recherche d’une solution politique se révèlent des partisans du régime syrien.

De leur côté, les Etats-Unis prendront des mesures unilatérales en Syrie si l’ONU ne parvient pas à répondre à l’attaque chimique, a prévenu mercredi l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley « Quand les Nations unies échouent constamment dans leur mission d’action collective, il y a des moments dans la vie des Etats où nous sommes obligés d’agir nous-mêmes », a déclaré Mme Haley, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur l’attaque contre Khan Cheikhoun. « Cette attaque sur des enfants a eu un énorme impact sur moi », a déclaré Donald Trump. « Mon attitude vis-à-vis de la Syrie et Assad a nettement changé. (…) Ce qui s’est passé est inacceptable pour moi », a-t-il déclaré, tout en refusant de dire ce qu’il comptait  faire (AFP)