Le FCE et le Medef créent un Conseil d’affaires algéro-français

Un Conseil d’affaires algéro-français a été créé mercredi à Alger par le FCE (Forum des chefs d’entreprises) et le Medef (Mouvement des entreprises de France)  Le protocole d’accord portant création de ce Conseil d’affaires a été signé par M. Ali Haddad, président du FCE, et Pierre Gattaz, président du Medef, en marge d’un forum d’affaires de deux jours tenu mercredi à Alger avec la participation d’une cinquantaine d’entreprises françaises. Le ministre de l’Industrie et des mines, Yousfi Yousfi, a pris part à la cérémonie de signature. « Je suis heureux de la signature de cet accord car il donne la priorité à la jeunesse et au partenariat« , a déclaré M. Gattaz. « Je porte beaucoup d’espoir pour ce Conseil d’affaires car il va contribuer à la refondation de la coopération économique entre l’Algérie et la France », a avancé, pour sa part, M. Haddad. Un Mémorandum d’entente, portant sur la promotion de la coopération bilatérale dans les domaines de la jeunesse et l’entreprenariat, la formation et le numérique, a été également signé par les deux organisations patronales.

Intervenant lors d’une conférence de presse, tenue à l’issue d’un forum d’affaires regroupant une cinquantaine d’entreprises du Medef (Mouvement des Entreprises de France) et le FCE (Forum des chefs d’entreprises), M. Gattaz a reconnu que la concurrence imposée par les entreprises étrangères en Algérie, notamment chinoises, turques et espagnoles, interpelle les entreprises françaises et les incite à vaincre leur frilosité. « Nous sommes dans une compétition internationale et nous, entreprises françaises, devons faire preuve d’une très grande humilité car certains concurrents sont très bons, très rapides et très agiles », a-t-il déclaré. Il a également reconnu que l’économie française « doit être moins frileuse, plus exportatrice et plus globale ». « C’est notre faiblesse actuellement », a-t-il dit.

De son côté, le ministre de l’Industrie et des Mines Youcef Yousfi a invité, lors de son intervention au forum, les entreprises françaises « à être plus patiente et d’adopter une vision sur le long terme pour pouvoir réussir en Algérie ». « Il y a une grande agressivité des industriels d’autres pays en dehors de la France. Ils sont prêts à régler tous les problèmes. Ils sont extrêmement patients et ne reculent pas devant les difficultés. Ils  savent attendre et prennent des risques. Bien entendu, ils gagent de l’argent et c’est tant mieux pour eux » , a lâché le ministre. Face à cette « rude » concurrence, les entreprises françaises « doivent être patientes, ne pas se décourager face aux difficultés et regarder au long terme » a conclu le ministre. Les observateurs se réjouissent de la création d’un Conseil d’affaires algéro-français tant les potentialités de la coopération économique dans l’intérêt des deux pays sont énormes et restent inexploitées. Mais les observateurs restent sceptiques quant aux capacités des « hommes d’affaires » qui dirigent le FCE à faire profiter l’Algérie des potentialités françaises surtout dans le climat actuel des affaires en Algérie marqué par la bureaucratie, l’instabilité juridique, le régionalisme et la corruption.