Le FFS et le RCD soutiennent Ali Haddad contre Tebboune

Les médias soi-disant « indépendants », dont la plupart des propriétaires et directeurs sont à la solde de la mafia politico-financière, ont lancé une vaste campagne de déstabilisation du gouvernement de Abdelmadjid Tebboune. Les Algériens qui se mobilisent sur les réseaux sociaux en faveur des mesures décidées par le premier ministre Abdelmadjid Tebboune contre ceux qui ont détourné des milliards de dollars et des milliers d’hectares du foncier industriel s’interrogent sur la position des différents partis politiques.

Le soutien public affiché par le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd au président du FCE, Ali Haddad, a choqué les Algériens qui n’ont pas compris comment un responsable syndical censé soutenir les travailleurs finit par devenir un larbin au service d’un oligarque. Le soutien du secrétaire général de l’UGTA à Ali Haddad n’est pas un cas isolé. Si le silence du RND de Ahmed Ouyahia est compréhensible en raison des liens avérés entre ce dernier et l’oligarchie de Ali Haddad, la position du FLN est par contre étonnante. Au lieu de soutenir le chef du gouvernement, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, préfère jouer au larbin de Saïd Bouteflika. A la suite de la diffusion par Ennahartv d’un soi-disant message du président Bouteflika recadrant le premier ministre Abdelmadjid Tebboune, Djamel Ould Abbes a cru bon d’affirmer qu’aucun parole ne saurait être au-dessus de celle du président Bouteflika au moment où des observateurs doutent de plus en plus de la véracité des instructions imputées à ce dernier et de sa capacité réelle à assumer ses lourdes fonctions à la tête de l’Etat.

Mais le plus étonnant est que des partis qui n’ont pas cessé de prétendre lutter pour la démocratie, la bonne gouvernance etc, etc. se sont tout simplement dévoilés à la faveur de l’épisode du bras de fer qui a opposé le premier ministre à Ali Haddad. C’est ainsi que Ali Laskri, membre de la direction collégiale du FFS, s’est fendu d’une déclaration qui apparaît de fait comme un soutien tacite de ce parti aux nouveaux oligarques algériens. Dans sa déclaration, Laskri affirme que « ce n’est pas en créant des difficultés à Rebrab et Haddad que le gouvernement algérien résoudra la question du développement ». De son côté, le RCD n’a pas hésité à minimiser la crise survenue entre le gouvernement et le président du FCE pour ne pas avoir à se positionner clairement sur le fond de la question. Les observateurs interrogés n’ont pas manqué d’exprimer leur étonnement. Pour ces observateurs, ces deux partis auraient pu exploiter cet incident pour se montrer à la hauteur des enjeux de la transformation du système algérien qui souffre de la montée en puissance d’une véritable mafia politico-financière. En affichant un semblant de neutralité qui cache mal un soutien de fait à l’oligarchie montante, ces deux partis risquent de dilapider le peu de crédibilité politique qui leur reste et pourraient conforter les accusations lancées contre eux par leurs détracteurs qui n’hésitent pas à les présenter comme des partis régionalistes qui défendent les intérêts étroits d’une fraction de la bourgeoisie compradore et ses alliés au sein du pouvoir qui n’hésitent pas à recourir aux puissances étrangères pour faire pression sur le gouvernement algérien en vue de le pousser à revenir sur sa décision instaurant des licences d’importation sur plusieurs produits.