Le FLN répond aux 14 moudjahidine qui réclament la tête de Saadani

A la veille d’une rentrée politique qui s’annonce sous le signe de la préparation de la campagne pour les élections législatives de 2017, un groupe de 14 moudjahidine a rendu publique une déclaration dans laquelle ils réclament le départ de l’actuel SG du FLN, Amar Saadani. Dans leur déclaration, les moudjahidine qui contestent l’actuelle direction du FLN écrivent : « Nous, les moudjahidate et moudjahidines, tenus par le serment aux martyrs, unis par la fraternité d’arme, regroupés dans la communauté de destin de notre nation et de l’Etat national sacré, un et indivisible, appelons tous les moudjahidines qui ont répondu à l’appel du front, quand le destin a frappé à leur porte, à se joindre à nous pour crier qu’il est grand temps que le FLN soit libéré de ses dangereux spoliateurs pour qu’il s’imprègne de nouveau des principes qui sont les siens et qui ont guidé la marche victorieuse du peuple algérien », écrivent les signataires dont Yacef Saadi, le commandant Azzedine, Zhora-Drif Bitat, Abderahmane Chérif-Meziane, Djaillali Guerroudj, Meriem Benhamza et Hocine Senouci.

Les signataires de l’appel ne réclament pas moins que la tête de l’actuel secrétaire général du FLN, Amar Saadani. « Aussi, nous, signataires de cet appel, nous réclamons au nom de ce tout qui nous a menés sur les chemins de la liberté, sous la bannière du FLN, le départ immédiat et inconditionnel de Saadani et de sa bande. Ceci afin de le restituer dans les formes démocratiques, sans immixtion extérieure, à ses militants sincères et dévoués, des hommes de conviction qui incarnent une aspiration partagée ». Cette sortie médiatique de ces moudjahidine survient au moment où des partisans de l’ancien SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, s’activent de leur côté pour se replacer sur l’échiquier politique.

Le bureau politique du FLN n’a pas tardé à réagir à la déclaration publique des dits moudjahidine en mettant en cause leur légitimité politique. En effet, la plupart des signataires de la lettre n’ont jamais milité au sein des structures du FLN depuis 1962. Certains parmi les moudjahidine ayant signé la lettre sont connus pour leur passé d’affairistes à l’ombre du pouvoir qui a acheté leur silence et leur complicité avec des passe-droits. Selon les observateurs, ces moudjahidine sont très mal placés pour critiquer l’actuelle direction du FLN. Ces mêmes observateurs estiment que l’appel des 14 moudjahidine s’inscrit dans une campagne de déstabilisation politique du FLN au profit de ses rivaux à l’intérieur du système dans la perspective des élections législatives de 2017 et de la succession présidentielle.