Le FLN se prononce contre la privatisation des entreprises publiques

La décision prise par la dernière Tripartite d’ouvrir le capital des petites et moyennes entreprises publiques aux privés ne semble pas avoir rencontré l’adhésion du FLN. Le secrétaire général de ce parti, Djamel Ould Abbes, a indiqué que le FLN reste un défenseur acharné du secteur public qu’il considère comme stratégique. Cette déclaration a été comprise par les observateurs comme une condamnation à peine voilée de la décision qui a été prise il y a quelques jours par la Tripartite. Dans la même déclaration, le dirigeant du FLN a rappelé que son parti n’est pas hostile au secteur privé productif qui crée des emplois. Les observateurs inscrivent cette déclaration dans le cadre de la rivalité politique qui oppose les deux partis de la majorité gouvernementale à l’approche de l’échéance présidentielle prévue en 2019.

Quoique les deux partis (FLN, RND) ne cessent de clamer leur soutien au programme du président Bouteflika, certains observateurs estiment que le FLN reste plus attaché que le RND aux options nationales progressistes même si l’inféodation des deux directions au pouvoir peut les conduire à tenir des discours sur commande qui n’ont rien à voir avec les positions de leurs bases respectives. Les observateurs s’interrogent par ailleurs sur le sens de la déclaration de Djamel Ould Abbes. S’agit-il d’une déclaration générale, à l’usage des militants, qui n’engage à rien ou bien a-t-il  réagi avec l’accord de décideurs qui n’auraient pas donné leur aval à la décision prise par la Tripartite ?

En tout état de cause, le projet de privatisation des petites et moyennes entreprises publiques pourrait servir de détonateur de la nouvelle guerre qui s’annonce entre le FLN et le RND dans la perspective des présidentielles de 2019. Pour rappel, jusqu’ici seul le dirigeant du MSP, Abderrazak Makri, a clairement condamné la décision de la Tripartite de privatiser les entreprises publiques en estimant que dans les conditions actuelles de corruption, de clientélisme et de régionalisme, une telle décision ne peut aboutir qu’à une opération de détournement de biens publics au profit de quelques affairistes véreux liés à des clans au pouvoir.