Le maître de la chanson chaabi Amar Ezzahi n’est plus

Le maître de la chanson chaâbi Amar Ezzahi, 75 ans, est décédé mercredi après midi à son domicile à Alger, a-t-on appris auprès de son entourage. Le célèbre interprète du chaâbi avait été hospitalisé en septembre dernier à Alger pour un malaise. Amar Ezzahi était en attente d’être transféré dans un établissement hospitalier spécialisé à l’étranger, selon le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui avait posté l’annonce sur sa page Facebook il y a dix jours. Mais le destin en a décidé autrement. Considéré comme un des maîtres de la chanson populaire algéroise, Amar Ezzahi, Amar Aït Zaï de son vrai nom, a débuté sa carrière à la fin des années 1960 en s’inspirant du style d’un autre grand interprète, Boudjemâa El Ankis (1927-2015). Réputé pour sa discrétion, l’artiste, animait depuis près de cinquante ans des fêtes familiales. Sa dernière apparition sur scène remonte à 1987 à Alger lors d’un concert à la salle Ibn-Khaldoun.

Le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, a tenu à lui rendre un vibrant hommage dans un message de condoléances adressé à  sa famille. Des artistes et hommes de culture ont salué la mémoire de Amar Ezzahi, décédé mercredi à Alger à l’âge de 75 ans, qu’ils qualifient d' »artiste exceptionnel » et d' »homme aux qualités humaines » avérées. Abdelkader Chaou a déploré la disparition d’un « immense artiste qui avait atteint le niveau du chercheur », contribuant « activement » à l’essor et la popularité de la chanson châabi à travers toute l’Algérie. « Ses reprises des musiques des variétés occidentales, voire de la musique universelle, dans une version châabi, a façonné le style d’Amar Ezzahi », a dit le chanteur qui appartient à la même génération d’interprètes du chaâbi que le défunt.

Très affecté par la disparition de Amar Ezzahi, le chanteur châabi Abderrahmane El Kobi, également de la génération de l’artiste disparu, a pour sa part loué les grandes qualités humaines d’un « être exceptionnel » doublé d’un « grand artiste » dont la disparition est une « grande perte pour la musique châabi et la culture algérienne », a-t-il dit. Le chanteur Aziouez Raïs, un ami proche d’Amar Ezzahi, regrette avoir perdu en lui « une référence et un maître », en plus d’un « ami de 30 ans et (un) frère ». De son côté, le président du Conseil des arts et des lettres, Abdelkader Bendâameche, a salué un des « artistes les plus en vue » de la chanson châabi qui a marqué la chanson et la culture algérienne, en tant qu’artiste et en tant qu’homme, par son « style raffiné », sa « modestie » et sa « sensibilité ». Tous ceux qui ont eu à admirer le talent et les qualités morales de ce grand artiste ne peuvent que le regretter et espérer que son œuvre continuera à inspirer les jeunes générations.