Le Maroc rappelle son ambassadeur en Algérie

Le Maroc a décidé de rappeler son ambassadeur en Algérie pour consultation et de convoquer le chargé d’affaires algérien à Rabat. En cause les déclarations du ministre algérien des affaires étrangères, Abdelkader Messahel qui n’étaient pas tendres avec le voisin marocain. Intervenant en marge d’une rencontre avec les opérateurs économiques tenue vendredi dans le cadre du 3e et dernier jour des travaux de l’Université d’été du Forum des chefs d’entreprises (FCE), le chef de la diplomatie algérienne a tenu à réagir aux propos tenus par certains hommes d’affaires algériens qui ont prétendu que l’économie marocaine était meilleure que celle de l’Algérie en se targuant des réalisations concrétisées dans le pays voisin notamment celles liées aux usines françaises de Renault et Peugeot.

Abdelkader Messahel a, par ailleurs, abordé la question sensible des frontières en répondant aux préoccupations des hommes d’affaires et exportateurs du FCE qui se plaignaient de la fermeture des frontières avec le voisin marocain que la décision était prise pour des raisons de sécurité, et que leur ouverture se heurte, à ses yeux, « à des menaces et des difficultés qui imposent à l’Etat de faire passer la sécurité nationale avant tout » dans le traitement de ce dossier. « L’ouverture des frontières est liée à la sécurité et à l’émigration clandestine », a tenu à préciser Abdelkader Messahel qui a ajouté que : « De nombreux défis sont à relever dans ce domaine et plusieurs menaces et difficultés imposent de faire passer la sécurité du pays avant tout ». Le rappel par M. Messahel de la position ferme de l’Algérie sur la question de l’ouverture des frontières a du irriter au plus haut point les autorités marocaines.

Mais il semble que les déclarations de M. Messahel sur le trafic de drogue et le blanchiment de l’argent lié à cette activité en Afrique ont fait réagir le gouvernement marocain. Les observateurs estiment que les accusations portées par M. Messahel contre le voisin marocain sont graves et qu’un haut commis de l’Etat de ce niveau aurait pu s’abstenir de faire publiquement ce genre de déclarations. Mais ces observateurs ajoutent que sur le fond, M. Messahel n’a rien inventé et n’a fait que citer des faits établis dans des rapports émanant d’institutions internationales reconnues. D’ailleurs, le gouvernement marocain qui joue à la vierge effarouchée aujourd’hui suite aux déclarations de M. Messahel n’a jamais émis de protestation publique contre les institutions internationales qui l’épinglent chaque année à la tête des pays qui vivent du trafic de drogue.