Le président Bouteflika met en garde contre l’endettement extérieur

Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a instruit mercredi le gouvernement à poursuivre la politique de rationalisation budgétaire et à préserver la souveraineté économique du pays en évitant de recourir à l’endettement extérieur et à endiguer davantage les importations pour préserver les réserves de change. A ce propos, il a recommandé la poursuite de la rationalisation budgétaire, la promotion de financements internes non conventionnels et la préservation de la souveraineté économique du pays en évitant le recours à l’endettement extérieur et en contenant davantage le volume des importations afin de sauvegarder les réserves de change, note le Conseil des ministres dans son communiqué. La politique de rationalisation budgétaire a été adoptée en 2016 dans la perspective de redresser les finances publiques à l’horizon 2019.

Ainsi, la loi de finances pour 2017 a marqué l`amorce d’une trajectoire budgétaire pour les années 2017-2019, laquelle vise une stabilisation des dépenses publiques et une optimisation des ressources ordinaires dans le cadre du Nouveau Modèle de Croissance Economique. Après plusieurs années de hausses successives des dépenses, entraînées par des entrées record de la fiscalité pétrolière, le gouvernement a opté par la suite à la rationalisation budgétaire, voire du pragmatisme budgétaire, suite à la chute drastiques des cours du brut depuis juin 2014. Ainsi, pour les trois exercices 2017, 2018 et 2019, le gouvernement s`est fixé un double objectif: rationaliser et plafonner les dépenses au niveau de celles de 2015, à savoir autour de 7.000 milliards de dinars (mds DA) tout en prévoyant une hausse annuelle d`au moins 11% du produit de la fiscalité ordinaire. Cette démarche devra permettre une visibilité de la politique budgétaire à moyen terme et un équilibre du budget de l`Etat pour pouvoir entamer, dès 2020, la mise en œuvre de mesures concrètes de diversification de l`économie.

Mais en attendant les résultats de la nouvelle approche budgétaire et pour compenser la baisse des revenus pétroliers, alimentant l’essentiel du Budget de l’Etat, le Chef de l’Etat a invité le gouvernement à « promouvoir des financements internes non conventionnels qui pourraient être mobilisés pendant quelques années de transition financière », indique le communiqué du Conseil des ministres. Une initiative inédite avait déjà été engagée par le gouvernement en 2016 à travers le lancement de l`Emprunt obligataire pour la croissance économique. Cet emprunt d’Etat a permis au Trésor public d’encaisser, auprès des banques publiques essentiellement, près de 570 mds DA qui ont servi à couvrir une partie du déficit budgétaire de 2016. Quant à l’endettement extérieur, le Chef de l’Etat a été catégorique: « il faut éviter le recours à l’endettement extérieur », a-t-il fermement instruit le gouvernement, en relevant que cela relève de la souveraineté économique nationale qu’il faut absolument préserver. En 2016, l’Algérie a eu recours à un emprunt auprès de la Banque africaine de développement (BAD) dont elle est actionnaire, et ce, pour le financement du Programme d`appui à la compétitivité industrielle et énergétique, pour un montant de 900 millions d’euros. La dette externe actuelle du pays est très faible, ce qui conforte sa solvabilité. A la fin 2016, cette dette était de 3,85 milliards de dollars, soit 2,45% du PIB (APS)