Le pronostic alarmiste d’un expert français sur l’Algérie

Dans sa dernière livraison, le magazine français Le Point publie une analyse de l’économiste français Nicolas Bouzou sur les perspectives de l’économie algérienne à l’ombre de la crise pétrolière. Le pronostic de l’économiste français est sans nuances. L’alarmisme de l’expert français lui fait craindre un effondrement de l’économie algérienne. « L’effondrement guette pour des raisons tout à la fois économiques et politiques » note l’auteur. Commentant la crise des énergies conventionnelles qui voit les Etats-Unis devenir le premier producteur mondial de pétrole et de gaz au détriment de la Russie et de l’OPEP, l’auteur se penche sur les conséquences que cette crise risque d’avoir sur l’économie algérienne

« Mais, si l’on se soucie des intérêts français, il est un autre Etat qu’on ferait bien de surveiller : l’Algérie. Notre magnifique voisin risque de s’effondrer pour des raisons tout à la fois économiques et politiques. Pourtant, presque personne ne scrute ce pays proche de 40 millions d’habitants (dont l’âge médian est de 28 ans), dans lequel la sécurité est toute relative. L’Algérie est notre principal pays d’exportations dans le monde arabe. Nos entreprises lui vendent d’importantes quantités de céréales, de voitures et de médicaments. Le drame de l’Algérie, c’est que les gouvernements de l’après-décolonisation, guidés d’abord par le socialisme de Boumediene puis par le simple populisme, ont été incapables de laisser l’économie se diversifier (ou ne l’ont pas voulu). Aujourd’hui, 97 % des recettes d’exportation et 60 % des recettes budgétaires sont liées au pétrole. En raison de la baisse des cours, le déficit budgétaire a explosé à plus de 10 % du PIB en 2015 (30 % si l’on retire la fiscalité sur l’énergie). Le chômage touche déjà 11 % de la population active, sans parler de la frange de la population qui vivote grâce aux aides sociales que l’Etat ne pourra bientôt plus financer. Mais il y a plus : 2016 pourrait marquer le début du délitement de l’Etat

L’économiste et consultant algérien, Abderrahmane Mebtoul, a répondu à l’économiste français sur les colonnes de la presse algérienne. « Non Monsieur l’économiste, l’Algérie saura éviter le scénario dramatique des impacts de la crise de 1986 » Mais l’économiste algérien conditionne la capacité de l’Algérie à éviter le sombre pronostic posé par l’économiste français par une réforme dont on voit mal comment elle pourrait être réalisée dans l’urgence : « Oui , Monsieur l’économiste, il est admis tant par les observateurs internationaux que nationaux sérieux que le développement de l’Algérie est possible sous réserve d’une bonne gouvernance et d’une réorientation de l’actuelle politique socio-économique axée essentiellement sur les infrastructures alors que la dynamique du développement repose sur des institutions centrales et locales crédibles, débureaucratisées, l’entreprise et son fondement l’économie de la connaissance »

 

 

 

 

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