Le rapatriement des sans-papiers au centre des discussions algéro-belges

Le premier ministre belge, Charles Michel, vient d’achever une visite de travail en Algérie. Officiellement, il s’agit d’une visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales. Dans les faits, la visite de la délégation belge avait essentiellement pour but de régler deux questions majeures : la question du rapatriement des Algériens se trouvant en situation irrégulière en Belgique (ils seraient quelques 35 000 selon les chiffres belges) et la question de la coopération sécuritaire en matière de lutte antiterroriste. « En ce qui concerne la réadmission (des Algériens en situation irrégulière), nous faisons cela avec beaucoup de pays, en bonne intelligence et en parfaite coordination, sans difficulté. Pour nous, l’essentiel c’est de veiller à la dignité des personnes », a déclaré M. Sellal, lors d’un point de presse, animé avec son homologue belge, Charles Michel.

M. Sellal a ajouté que « pour nous, c’est éminemment important, de veiller à la dignité des personnes », soulignant que pour « le reste, il se fera dans le cadre de la réglementation en vigueur ». Le Premier ministre a souligné que « nous n’avons pas de difficulté (…) et il y a un travail qui se fait entre les services des polices des deux pays, chargés de travailler en bonne intelligence ». « Nous avons des capacités techniques et des bases de données (…), on travaille en toute légalité, dans le strict respect des personnes, il ne devrait pas y avoir de difficultés ni de problèmes sur ce plan », a-t-il soutenu. En ce qui concerne la coopération en matière de lutte antiterroriste, M. Sellal a déclaré : « Nous sommes intransigeants en matière de lutte antiterroriste et nous veillons à coordonner avec tous les pays, y compris la Belgique, pour qu’on s’entraide et je crois que les choses marchent très bien et continueront à bien marcher dans le strict respect mutuel des  réglementations et surtout des personnes ».

Au-delà des déclarations à caractère diplomatique, les observateurs notent avec satisfaction le fait que le premier ministre algérien ait insisté sur le respect de la dignité des personnes dans le cadre de l’application des lois belges en direction des ressortissants algériens en situation irrégulière. Cependant, les observateurs s’interrogent sur les limites de l’action diplomatique algérienne dans la gestion d’un dossier aussi sensible. C’est un secret de polichinelle que des pays européens, dont la Belgique, cherchent à faire pression sur l’Algérie pour l’amener à accepter des conditions de rapatriement de ses ressortissants humiliantes. Idem en ce qui concerne la coopération antiterroriste. Les Etats européens ne l’entendent que dans un sens unique sans parler de leur double jeu durant les années où l’Algérie devait affronter totue seule le fléau du terrorisme. Au même moment, ces mêmes pays européens reçoivent en Algérie des cadeaux injustifiés sous forme de marchés publics juteux.