L’écrivain Richard Labévière salue l’expérience algérienne

L’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste constitue une leçon à retenir pour contrer efficacement le « terrorisme mondialisé », a souligné mercredi à Alger l’écrivain français Richard Labévière. « Beaucoup de gens rendent hommage, aujourd’hui, à l’Algérie qui avait mené seule le combat contre le terrorisme. L’Algérie a pu résister aux tentatives de déstabilisation grâce à la force de son Etat », a expliqué M. Labévière sur la chaîne III de la radio nationale, ajoutant que « la grande leçon à tirer de l’expérience algérienne, est que la seule riposte efficace au terrorisme mondialisé, c’est un Etat-nation fort ». Il a ajouté qu' »En plus de la résistance au terrorisme, un Etat-nation fort permet, sur le plan économique, de mener une politique de service public et de résister à cette mondialisation faite pour privilégier les grands groupes et les riches ».

Le consultant international des questions géopolitiques a affirmé, par ailleurs, que  « la propagation du terrorisme au Proche-Orient est la conséquence directe des interventions étrangères qui répondent à l’Agenda de l’administration américaine », estimant que « ce plan exécuté par l’ancien président américain Georges Bush, en 2003 a été fomenté bien avant ». « Casser les Etats-nations et les couper en micro-Etats afin de retribaliser les peuples, tel est l’objectif de ces puissances » dans la région, a-t-il souligné. « Après avoir fait de l’Irak un brasier et un nid du terrorisme, les puissances occidentales ont pour objectif de détruire l’Etat-nation syrien », a encore indiqué M. Lavébière. Dans une lecture assez schématique, l’écrivain français estime que le conflit syrien « n’est pas une opposition entre des rebelles et le gouvernement syrien, comme tentent de le faire croire les médias, mais la cause de conflit est que l’axe Etats-Unis, Europe, Israël et pays du Golfe veut a tout prix une répartition de la Syrie ».

Cependant, malgré sa lecture simpliste du conflit syrien qui l’amène à ignorer l’aspiration au changement de la société syrienne et à minimiser le rôle du régime dictatorial syrien dans la tragédie qui déchire ce pays, Richard Lavébière fait une analyse intéressante du rôle joué par les médias et les réseaux sociaux qui sont devenus des « armes de communication massives ». « ces vecteurs de communication font bel et bien partie du problème non seulement des crises qui touchent gravement le Proche-Orient mais aussi la problématique d’un terrorisme globalisé aujourd’hui ». « Souvenez-vous, a rappelé l’invité de la chaîne III, pour justifier l’attaque anglo-américaine contre l’Irak, la presse américaine avait inventé des liens qui n’ont jamais existé entre l’ancien président irakien Saddam Hussein et Oussama Ben Laden (chef d’al-Qaida) et des armes de destruction massives qu’on a jamais trouvé ». En effet, soutient-il, « on reproduit les mêmes mensonges contre la Syrie comme on avait produit des mensonges des messages de désinformation en Algérie durant la décennie noire ». Pour rappel, Richard Labévière se trouve à Alger pour présenter dans le cadre du 21e Salon international du livre d’Alger (SILA), son livre : « Terrorisme, face cachée de la mondialisation » . Il fait partie des rares voix qui se sont élevées pour dénoncer « la propagande médiatique » et les « mensonges d’Etat » fomentés par les puissances occidentales dans l’unique but de « justifier leurs attaques contre des Etats-nations »