L’équivalent russe de la superbombe américaine lancée en Afghanistan

La bombe américaine GBU-43, larguée le 13 avril sur un complexe de fortifications de Daeh en Afghanistan, a été surnommée la « mère de toutes les bombes » pour sa puissance explosive équivalente à 11 tonnes de TNT. Cette bombe impressionnante a-t-elle son équivalent russe ? Il semble bien que oui. L’équivalent russe de la superbombe américaine a vu le jour quatre ans plus tard mais s’est avéré quatre fois plus puissant et a reçu le surnom, tout aussi ronflant, de « père de toutes les bombes ». L’équivalent russe de la GBU-43 s’appelle « bombe à explosif combustible-air » (ODAB). Sa puissance explosive est comparable à celle des ogives nucléaires, mais contrairement à ces dernières, elle ne laisse pas de nuage radioactif grâce à ce que l’on appelle « l’effet de souffle ».

« Des ogives du type ODAB, d’une puissance inférieure, ont été utilisées dans différentes guerres au cours de ces 50 dernières années. Ainsi, les Américains ont utilisé ces bombes pour nettoyer la jungle au Vietnam afin d’y poser ensuite leurs hélicoptères, alors que nous les avons utilisées pour vider les cavernes de Tora Bora en Afghanistan, où se cachaient nos ennemis moudjahidines », nous explique Vadim Koziouline, professeur à l’Académie des sciences militaires. La partie avant de la bombe russe contient un appareil qui, au moment du tir, pulvérise les explosifs à l’intérieur de l’ogive. La « pulvérisation » commence uniquement à l’issue du délai fixé par le pointeur. « Les aérosols forment un mélange que le fusible fait exploser. La bombe crée une onde de choc qui produit un vide d’air à l’endroit de l’explosion. Suite à cette saute de pression, tous les objets présents dans l’épicentre explosent de l’intérieur – qu’il s’agisse d’hommes, de véhicules, de fortifications ou d’autres installations de défense de l’ennemi », nous explique Alexeï Ramm, analyste militaire du quotidien Izvestia.

Selon les estimations de la revue américaine National Interest, malgré son volume plus faible, la bombe russe affiche une puissance quatre fois supérieure à celle de la « mère ». Ainsi, l’explosion du « père » russe est équivalente à 40 tonnes de TNT contre 10 tonnes pour « l’Américaine ». Par ailleurs, le rayon de destruction de la bombe russe est 20 fois plus important que celui de la GBU-43. Pourtant, nul ne sait ce qu’est devenu le « père ». Depuis 2007, nous n’avons eu aucune information sur les essais ni sur l’utilisation de cette arme. Même si les bombes à explosif combustible-air sont classées par l’Onu dans les « moyens inhumains de guerre causant des souffrances exorbitantes », elles ne sont interdites par aucune convention internationale.