Les banques vont procéder à des contrôles sur les crédits alloués

C’est un nouveau coup dur pour Ali Haddad et les hommes d’affaires qui avaient bénéficié par le passé des largesses des banques sur des instructions émanant d’en haut. Les banques ont reçu des instructions en vue de procéder à des contrôles minutieux sur les crédits alloués à des grands hommes d’affaires du pays. Cette opération a été lancée après la découverte que certains hommes d’affaires auraient bénéficié de crédits mirobolants, dont le remboursement reste insignifiant et oscillerait entre 10 et 20%… Des sources du Ministère des finances citées par le quotidien Echorouk ont révélé que l’enquête touche actuellement environ une vingtaine d’hommes d’affaires, dont un parmi eux aurait bénéficié d’un prêt avoisinant un demi-milliard de dollars destiné à la réalisation d’un projet d’investissement mais qui n’aurait en fait investi que 20 millions sans parler du non-respect des conditions incluses dans le cahier des charges.

L’enquête concerne également un important groupe qui s’apprête à lancer un important projet d’investissement, dont le crédit contracté aurait suscité bien des soupçons, sachant que les établissements bancaires étaient instruits de faire preuve de prudence lors d’octroi des prêts. Selon toujours les mêmes sources, même si le bras de fer entre le premier ministre et l’homme le président du FCE a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, les enquêtes et les mises en demeure ne concernent pas que ce cet homme d’affaires, mais elles s’inscrivent dans le cadre d’une opération plus générale initiée sous les ordres du président de la république après suite à des rapports qui auraient révélé que des groupes d’affairistes étaient à l’origine du retard ou du gel de certains projets importants comme le projet du nouveau port d’El Hamdania (Cherchell) en plus du non-respect des délais de livraison et du non-remboursement des crédits.

Contrairement à ce que veulent faire croire certains médias qui insistent sur le bras de fer spectaculaire entre le premier ministre Abdelmadjid Tebboune et le président du FCE, Ali Haddad, il s’agirait donc d’une opération de salubrité politique précipitée par les exigences économiques et sociales d’une conjoncture marquée par la chute des recettes pétrolières. Tant que le pétrole était 100 dollars le baril, les pratiques mafieuses de la nouvelle oligarchie pouvaient passer inaperçues grâce à la complicité de dirigeants corrompus mais avec la crise pétrolière, l’Etat algérien s’est trouvé devant l’obligation de nettoyer ses écuries s’il veut continuer à répondre à une demande sociale croissante et de plus en plus exigeante. L’Exécutif serait déterminé à faire appliquer la loi dans toute sa rigueur, en n’excluant d’ailleurs pas des poursuites judiciaires à l’encontre des hommes d’affaires récalcitrants et pour cela il a le soutien total de la présidence de la république. Cependant, les sources du Ministère des finances insistent sur le fait que la rigueur financière que compte adopter désormais le gouvernement ne signifie pas l’abandon de la politique d’encouragement de l’investissement privé pour autant que ce dernier soit honnête et profitable au développement économique du pays. C’est ainsi que des membres du FCE ont reçu des signes «officiels» que la campagne d’assainissement ne vise pas le Forum en tant qu’entité mais les hommes d’affaires qui ne respectent pas les lois et les cahiers de charges en vigueur.