Les constructeurs automobile pressés d’augmenter leur taux d’intégration

Le lancement de plusieurs projets de montage de véhicules durant ces dernières années est accueilli de façon mitigée par les experts économiques. D’une part, ils y voient une première étape vers le lancement d’une industrie mécanique et un plus en termes de création d’emplois, d’autre part, le fait que tous ces projets continuent d’importer la majeure partie de leurs composants en fait des sociétés d’import déguisées et parfois le coût final du véhicule monté localement dépasse celui qui était importé. Pour dépasser cette anomalie, le ministre de l’industrie, Abdesslem Bouchouareb, est monté au créneau.

Les investisseurs qui se sont lancés dans le montage de véhicules sont tenus d’augmenter leur cadence d’intégration au risque de voir leur contrat rompu, a averti récemment M. Bouchouareb qui a reconnu au passage que dans la situation actuelle, le montage des véhicules constitue une autre forme d’importation. Il a rappelé aux investisseurs concernés la nécessité d’augmenter leur taux d’intégration comme le stipule le cahier de charges. Sinon, « ils verront leur contrat rompu », a-t-il déclaré dans un entretien à la Radio nationale. Selon les chiffres qu’il a communiqués, « Renault Algérie est actuellement à un taux de 20% » et les autres « seront sous surveillance » a l’instar de Hyundai ou encore Sovac qui viennent de lancer des projets similaires dans l’Ouest de pays.

Cette mesure sera appliquée aussi à ceux qui sont dans le montage de l’électroménager, a fait savoir le ministre. « Ils ont bénéficié d’avantages fiscaux et d’exonérations ». Ils ont donc intérêt à augmenter leurs taux d’intégration « s’ils veulent garder ces avantages » a-t-il précisé. Dans ce sillage, le ministre a souligné que l’Etat donne des facilitations pour les projets qui se substitueront aux importations. À ce propos, il a indiqué qu’une matrice est présentée pour les walis contenant les 14 filières identifiés » afin qu’ils donnent des avantages à ces créneaux. Toutefois, il a rappelé « qu’environ 110 activités sont saturées » appelant ainsi les investisseurs à viser des projets dans les industries naissantes.