Les élections locales consacrent deux nouveaux outsiders

Les élections locales, dont les résultats ont été annoncés par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, largement remportées par le parti du Front de Libération National – FLN (603 APC) et le Rassemblement National Démocratique- RND, avec 451 APC, ont révélé l’émergence de deux nouveaux outsiders, à savoir le Front El Moustakbal de Abdelaziz Belaid avec 71 APC et le Mouvement Populaire Algérien – MPA de Amara Benyounès avec 62 APC. Les anciens partis d’opposition, viennent après dans cette nouvelle hiérarchie politique consacrée par ces élections locales. Mis à part le FFS qui semble avoir résisté avec 64 APC, le MSP avec 49 APC et le RCD avec 37 APC sont les principaux perdants de ce scrutin.

Les observateurs s’interrogent sur le sens de cette nouvelle hiérarchie des forces sur la scène politique. Le MPA de Amara Benyounes et le Front El Moustakbal représentent deux tendances politiques assez distinctes. Le premier plonge ses racines dans le mouvement berbériste avant de scissionner du RCD et de se mettre au service du système Bouteflika. Le second, qui continue de se revendiquer de la ligne nationaliste du FLN historique, s’est fait connaître par un discours oppositionnel modéré et constructif.

Le dénominateur commun de ces deux partis est leur refus de joindre leurs voix à celles des partis d’opposition qui appellent à la destitution du président Bouteflika. De là à dire qu’ils ont bénéficié d’un petit coup de pouce de l’Administration, difficile à confirmer même si leurs détracteurs n’hésiteront pas à lancer une telle accusation. Idem pour le FFS dont les appels récurrents à fonder une deuxième république et un nouveau « consensus national », sans jamais remettre en question personnellement le président Bouteflika, lui ont fait retrouver les bonnes grâces du pouvoir, ce qui lui a permis de gagner la bataille électorale contre son rival historique, le RCD, en remportant la majorité dans une soixantaine de communes, situées majoritairement dans son fief kabyle.