Les grandes puissances s’accordent pour un plan de paix en Syrie

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution qui entérine un ambitieux plan de paix pour la Syrie. Le texte prévoit pour début janvier 2016 des négociations entre pouvoir et opposition et la formation d’un gouvernement de transition Les 15 membres du Conseil se sont mis d’accord à l’unanimité. Pour le secrétaire d’Etat John Kerry, qui présidait la séance, ce texte «envoie un message clair à tous pour dire qu’il est temps de mettre fin aux tueries en Syrie». Il s’est dit «sans illusions» sur la difficulté de la tâche mais a salué un «degré d’unité sans précédent» de la part des grandes puissances pour trouver une solution politique en Syrie.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a salué «la première résolution qui se concentre sur les moyens politiques de résoudre la crise». «C’est un pas très important qui nous permet de progresser» vers une solution, a-t-il ajouté. Il a affirmé que les Nations unies «était prêtes» à jouer leur rôle pour organiser les négociations de paix, mettre en place et surveiller le cessez-le-feu. Le Conseil demande à l’ONU de «réunir des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition afin qu’ils entament des négociations formelles sur un processus de transition politique de manière urgente, avec pour objectif de commencer ces discussions au début janvier 2016». Le texte reprend tous les éléments de la feuille de route mise au point par les grandes puissances lors de leurs réunions en octobre et novembre à Vienne. Outre la rencontre entre opposition et régime et un cessez-le-feu, la feuille de route de Vienne prévoit un gouvernement de transition dans les six mois, ainsi que des élections dans les 18 mois.

La résolution du Conseil de sécurité n’évoque pas le sort du président syrien Bachar al-Assad. Et pour cause. Les grandes puissances ne sont pas d’accord sur ce point. Les Occidentaux veulent son départ alors que la Russie le défend. «Comment un homme pourrait-il rassembler un peuple qu’il a en grande partie contribué à massacrer», a déclaré le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius, peu après que le Conseil de sécurité de l’ONU eut adopté sa résolution. «Tant que persistera la gouvernance actuelle de Bachar al-Assad, une réconciliation véritable et durable entre la population et l’Etat syrien apparaît hors de portée», a ajouté M. Fabius. Il a réclamé la «mise en place d’une transition effective qui implique le transfert à une autorité de transition des pleins pouvoirs exécutifs, notamment le contrôle sur l’appareil militaire et sécuritaire, comme le prévoit le Communiqué de Genève». Cependant, ces déclarations du ministre français des affaires étrangères ne changeront au fait que la résolution du Conseil de sécurité représente en soi une victoire diplomatique pour le régime syrien et ses protecteurs russe et iranien.