Les partisans du cinquième mandat commencent à s’échauffer

La dernière sortie médiatique du député du FLN, Baha Eddine Tliba, appelant le président Abdelaziz Bouteflika à briguer un cinquième mandat, n’était pas un fait isolé. Même si le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, a semblé irrité par la sortie médiatique du député d’Annaba en affirmant qu’il était prématuré de parler maintenant de la candidature du président Bouteflika, plusieurs indices montrent que cette perspective est tout à fait plausible. Le président de l’APN, Saïd Bouhadja, a récemment soutenu que l’appel des zaouias en faveur d’un cinquième mandat reflétait une aspiration populaire profonde. Plus récemment, le président du FCE, Ali Haddad, a déclaré que si Abdelaziz Bouteflika se présentait, il voterait pour lui en ajoutant que « nous sommes avec Bouteflika jusqu’à la mort ». Pour rappel, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait déclaré que si le président Bouteflika se présentait en 2019, il ne serait pas personnellement candidat, ce qui laisse entendre qu’il soutiendrait la candidature d’Abdelaziz Bouteflika.

Tous ces indices font dire aux observateurs que la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat constitue une option pour les décideurs en l’absence de consensus autour d’une autre personnalité politique. Les observateurs remarquent que contrairement à ce qui s’est passé à la veille des présidentielles de 2009 et de 2014, cette fois-ci, les informations qui ont filtré à propos d’un éventuel cinquième mandat n’ont pas provoqué de tollé médiatique. Pour les observateurs, c’est un signe qu’en l’absence de leurs sponsors de l’ex-DRS, les médias privés algériens se trouvent déboussolés. Le silence de ces médias illustre par ailleurs que les « hommes d’affaires » qui arrosent ces médias sont très satisfaits de la gouvernance actuelle et c’est pourquoi ils préfèrent le statu quo à un éventuel changement qu’ils ne maîtrisent pas.

Il y a quelques semaines, le dirigeant du MSP, Abderrazak Makri, a fait savoir que les différents groupements au pouvoir n’étaient pas arrivés à un consensus autour de la succession du président Bouteflika. Pour lui, si le clan qui soutient la candidature d’Ahmed Ouyahia semble avoir tranché la question, l’autre pôle qui s’oppose à la candidature de l’actuel premier ministre ne semble pas avoir trouvé son candidat et c’est ce qui explique qu’un éventuel cinquième mandat de Bouteflika pourrait s’avérer un compromis acceptable par toutes les parties.